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[CRITIQUE] : The Florida Project


Réalisateur : Sean Baker
Acteurs : Willem Defoe, Bria Vinaite, Brooklynn Prince,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h51min.

Synopsis :
Moonee a 6 ans et un sacré caractère.
Lâchée en toute liberté dans un motel de la banlieue de Disney world, elle y fait les 400 coups avec sa petite bande de gamins insolents.
Ses incartades ne semblent  pas trop inquiéter Halley, sa très jeune mère.
En situation précaire comme tous les habitants du motel, celle-ci est en effet trop concentrée sur des plans plus ou moins honnêtes pour assurer leur quotidien…




Critique :
  
Monstre sacré d'un septième art mondial qui continue pourtant a férocement le sous-utilisé, le grand Willem Defoe est un performeur aux mille visages, une vraie gueule de cinéma capable de tout jouer, de nous faire passer par toutes les émotions possibles.
Un héros pour tous les cinéphiles endurcis, tout simplement, qui embellit par deux fois nos salles obscures en ce mois de décembre : une première fois dans le classieux Cluedo de Kenneth Branagh (Le Crime de l'Orient Express), mais surtout The Florida Project de Sean Baker; second long-métrage du papa de Tangerine, dans lequel il est absolument formidable.
Exit le tournage à l'iphone, bonjour le " confort " d'une production plus traditionnelle mais pas moins politique et puissant.
Fausse quête initiatique mais vrai drame social filmé à hauteur d'enfant s'attache aux baskets trouées des exclus de l'American Dream, de cette Amérique marginalisée ou les hommes et les femmes luttent littéralement pour survivre au sein d'une société de consommation qui les rejette.



On y suit les aléas de la pétillante Moonae, sale gosse qui se crée son propre monde imaginaire à la lisière de l'usine à rêve Disney World, dans un hôtel minable ou elle est élevée par une mère aimante, Halley, elle-même à peine sortie de la naïveté de l'enfance; et dont la seule figure tutélaire prend les traits d'un père de substitution, Bobby, chic type ronchon mais qui s'efforce à protéger les gamins du coin et à rendre les choses un poil meilleur.
Profondément humain, jamais larmoyant ni condescendant envers ses personnages volontairement hauts en couleurs et attachants, Baker suit les glorieux pas d'Andrea Arnold et signe une merveille de film engagé, trash et poétique, porté par une énergie électrisante, dont on ressort aussi ému qu'enthousiasmé.
Sean Baker avait tout d'un grand dès son premier essai, il est désormais l'un des jeunes cinéastes les plus passionnants à suivre du cinéma ricain.


Jonathan Chevrier



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