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[CRITIQUE] : Wonder Woman


Réalisateur : Patty Jenkins
Acteurs : Gal Gadot, Chris Pine, Robin Wright, Connie Nielsen,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h21min.

Synopsis :
C'était avant qu'elle ne devienne Wonder Woman, à l'époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s'écrase sur l'île paradisiaque où elle vit, à l'abri des fracas du monde. Lorsqu'il lui raconte qu'une guerre terrible fait rage à l'autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu'elle doit enrayer la menace. En s'alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.



Critique :



Suite aux échecs critiques - mais point public - de Batman v Superman (pourtant réussi) et de Suicide Squad (divertissant malgré ses nombreux défauts), c'était une évidence que Wonder Woman, premier long métrage solo pour l’héroïne, allait être méchamment attendu au tournant.
Trop peut-être, tant le bashing anti-DC s'avère illogiquement important, à tel point que la majorité des cinéphiles oublieraient presque l'audace du duo DC/Warner à proposer un film super-héroïque mené uniquement par une femme (des femmes, si l'on considère autant son important casting de seconds couteaux mais également, sa réalisatrice derrière la caméra), là ou le MCU s'est montré bien plus fermé à cette idée depuis dix ans maintenant, même si Captain Planet pointera prochainement le bout de son nez (on passera en revanche, volontairement sous silence les piteux Catwoman et Elektra).



Après une campagne promotionnelle menée d'une main de maitre, Patty Jenkins, jadis membre du MCU avant de pleinement trouver sa place au sein du DC Verse (elle devait un temps mettre en boite Thor : Le Monde des Ténèbres, finalement échoué à Alan Taylor), signe une première aventure solo quatre étoiles pour l'Amazone, entre l'origin story grisante et le film de guerre férocement épique.
Volontairement old school (on est plus proche du Superman premier du nom que d'un blockbuster récent), moins obscur que ses petits camarades tout en ne bradant pas son sérieux pour autant (logique vu le contexte de la Grande Guerre, mais aussi dans sa volonté de poursuivre son étude de la foi et de la croyance, sublimé par Snyder dans BvS), le film, jonglant entre le cadre paradisiaque de l'ïle de Thémyscrira - utopie résolument féminine - et le front occidental et les tranchées de la Première Guerre Mondiale (les prémisses de la guerre chimique), étonne avec sa légèreté de ton presque déconcertante pour un DC movie, à l'instar du moins réussi Captain America : First Avenger (on est pas loin même du buddy movie, avec l'arrivée d'un Chris Pine cartoonesque); comme si la firme trouvait enfin le ton juste entre le divertissement populaire et adulte.



Sans doute l'apport non négligeable d'une femme à la mise en scène, tant Patty Jenkins, visiblement passionnée par son sujet, n'a pas besoin de sexualiser à outrance sa figure féminine, pour la rendre aussi séduisante que plaisante à suivre, ni de flatter à outrance le fanboy qui sommeille en nous, pour rendre son adaptation fine et convaincante.
Mieux, énergique et inspirée dans sa mise en scène, furieuse dans ses scènes d'action (lisibles et vraiment exaltantes pour le coup, avec une stylisation très Snyder), elle ne perd jamais d'optique l'idée que son héroïne incarne autant la justesse que le bras armé de la justice, prête à protéger l'humanité face à sa bêtise; incarnée avec prestance par une sublime Gal Gadot, véritablement faîte pour le rôle, à la fois rayonnante, éblouissante, pleine de candeur et empathique (dont la bonté profonde n'est pas à confondre avec de la naïveté absurde).
Mais là ou Wonder Woman détonne, outre par la force d'une intrigue très comics (justifiant ainsi quelques libertés/incohérences) qui tient la route tout du long (malgré une certaine naïveté dans le fond, avec son apologie du pouvoir de l'amour et de l'amitié, qui colle à la personnalité de Diana Prince), c'est par le fait, tout simple finalement, qu'il incarne un vrai opus autonome au sein du DC Verse, presque débarrassé de tout rattachement maladroit à la franchise mère; une grande différence quand on pense aux films du MCU, presque " obligés " de balancer les clins d’œils à tout va - exceptés Les Gardiens de la Galaxie et sa suite.



Alors tant pis si la péloche manque d'un vrai antagoniste puissant (aucuns des vilains ne se démarquent véritablement), que quelques longueurs se font ressentir et que l'affrontement final, bourré aux CGI, aurait pu s’avérer moins maladroit (tout le dernier acte même finalement); Wonder Woman outre être un blockbuster follement épique, féministe, grisant et esthétiquement renversant, est de loin la meilleure origin story d'un super-héros depuis très longtemps, et sans doute le meilleur film DC depuis la vénérée trilogie du Dark Knight de tonton Nolan.
On en doutait presque (soyons honnête, il y avait tout de même de quoi), mais c'est officiel, le DC-verse est pleinement revenu à hauteur du MCU, et a enfin démarrer son imposante œuvre, qui devra pleinement exploser d'ici novembre prochain avec Justice League.


Jonathan Chevrier



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