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[CRITIQUE] : Insaisissables


Réalisateur : Louis Leterrier
Acteurs : Jesse Eissenberg, Woody Harrelson, Dave Franco, Isla Fisher, Mark Ruffalo, Mélanie Laurent, Michael Caine, Morgan Freeman, Common, José Garcia,...
Distributeur : SND
Budget : 75 000 000 $
Genre : Thriller, policier.
Nationalité : Français et Américain.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
« Les Quatre Cavaliers », un groupe de brillants magiciens et illusionnistes, viennent de donner deux spectacles de magie époustouflants : le premier en braquant une banque sur un autre continent, le deuxième en transférant la fortune d’un banquier véreux sur les comptes en banque du public. Deux agents spéciaux du FBI et d’Interpol sont déterminés à les arrêter avant qu’ils ne mettent à exécution leur promesse de réaliser des braquages encore plus audacieux. Ils font appel à Thaddeus, spécialiste reconnu pour expliquer les tours de magie les plus sophistiqués. Alors que la pression s’intensifie, et que le monde entier attend le spectaculaire tour final des Cavaliers, la course contre la montre commence.


Critique :

Lorsque l'on ne porte pas en son cœur un cinéaste, le yes man Louis Leterrier en l'occurrence, difficile de se la jouer enthousiaste à l'arrivée d'une de ses nouvelles péloches en salles.

Mais même pour ses plus vifs détracteurs, force est d'admettre qu'il était très dur de ne pas être un minimum alléché par son Insaisissables, film de magie au casting de talents frisant l'indécence du bon gout, dominé par les deux papes échappés du cinéma de Christopher Nolan, les immenses Morgan Freeman et Michael Caine, qu'on ne se lassera jamais d'admirer sur grand écran.

La référence ci-dessus n'est d'ailleurs pas anodine, car si je me suis amusé a cité le cinéaste pour faire référence à son immense film sur la magie The Prestige, Leterrier lui, s'en est totalement inspiré, reprenant même avec lui le porte-bonheur du cinéaste britannique - Michael Caine pour ceux qui ne le saurait pas encore.
Mais le comparé à l'un des plus grands chefs d’œuvres de ces dix dernières années ne serait pas entièrement juste, mais surtout ne lui rendrait nullement service tant l'écart entre les deux métrages est abyssale.


Car loin d'être sérieux et sombre, le nouveau film de l'élève le plus célèbre de l'écurie Besson, tronqué par un scénario aussi vide que banal, ne fera que miser de tout son long, sur la légèreté et la simplicité de ton.

Simpliste, prévisible mais divertissant et amusant donc, voilà le cocktail qu'incarne Insaisissables, qui après avoir démarré en trombe via une introduction démente - du pur show à l'américaine, avec du son entrainant et des persos charismatiques -, s'enlisera peu à peu pour s'éteindre dans un final complétement grotesque qui se pense beaucoup trop malin pour vraiment fonctionner et marquer.

Sympathique même si il ne cherche qu'à miser sur le style au détriment du fond et d'une quelconque psychologie - si une musique omniprésente et assourdissante ainsi qu'une mise en scène ostentatoire constitue un style en soi -, bancal là ou il avait clairement le potentiel d'incarner un Ocean's Eleven classieux sous fond de magie à la David Copperfield.


Là ou Nolan manipulait autant son scénario que son spectateur avec une minutie incroyable, Leterrier tente d'aveugler son monde à coups de paillettes tout en dirigeant sa poudre en plein sur ses propres yeux.
Maladroit, peu rigoureux, souvent flou et incohérent, mais profondément attachant grâce à un casting royal, menés par des Jesse Eissenberg et Woody Harrelson impériaux, qui cabotine tous plus ou moins joyeusement malgré des personnages pas franchement développés, et qui se résument pour la plupart à une succession d'archétypes classique.

Une intrigue à tiroir ou bon nombre des poignées sont cabossées, tournant souvent à vide et remplit de faiblesses tout en étant drôle et pas si désagréable que cela dans sa généralité, Insaisissables incarne à la perfection ce qu'est un blockbuster US de base aujourd'hui : un show à la Las Vegas, pimpant, ultra pop-corn et efficace mais que l'on oublie très vite une fois celui-ci terminé.

Dans le genre hypnose qui joue sur les faux-semblants et les twits surprenants, personnellement je préfère clairement, et de loin, le sublime Trance de Danny Boyle sortie en mai dernier, bien plus stimulant, solide et maitrisé.

La force de tout grand cinéaste en même temps...


Jonathan Chevrier


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