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[CRITIQUE] : Croc-Blanc


Réalisateur : Alexandre Espigares
Acteurs : avec les voix de Virginie Efira, Raphael Personnaz, Dominique Pinon
Budget : -
Distribution : Wild Bunch Distribution
Genre : Animation
Nationalité : Français, Luxembourgeois
Durée : 1h25min

Synopsis :
Croc Blanc est un fier et courageux chien-loup. Après avoir grandi dans les espaces enneigés et hostiles du Grand Nord, il est recueilli par Castor Gris et sa tribu indienne. Mais la méchanceté des hommes oblige Castor-Gris à céder l’animal à un homme cruel et malveillant. Sauvé par un couple juste et bon, Croc-Blanc apprendra à maîtriser son instinct sauvage et devenir leur ami.
 


Critique :



Croc-Blanc est avant tout le célèbre roman de Jack London. Ce petit chien-loup, à travers un récit initiatique apprend la violence, la colère mais aussi l'amour et l'entraide. Ce roman a déjà été adapté pour le cinéma. On pense notamment à celle de Lucio Fulci en 1973 ou à celle un peu plus récente de Randal Kleiser en 1991, qui offrait un rôle magnifique à Ethan Hawke. Cette fois-ci, Croc-Blanc est adapté en film d'animation pour enfant. Et malgré l'accent sur la poésie et une note d'intention qui sur le papier est tout à fait louable, le film peine à marquer les esprits.
Pourtant le spectateur sent tout le travail derrière ce film à petit budget. La volonté de se démarquer de ses concurrents plus aisés est là, avec un ton beaucoup plus adulte et une direction artistique beaucoup plus sombre que d'autres studios. Le réalisateur a choisit de ne pas faire parler les animaux alors qu'une grande partie du film est centré sur eux. Nous avons donc un film beaucoup moins bavard que les films animations habituels. Pourtant Croc-Blanc communique avec le spectateur, grâce à un travail sur le son minutieux : il renifle, jappe, etc... et une animation soignée : on comprend d'emblée quand il est triste ou joyeux. 


 
D'ailleurs, ce Croc-Blanc est le véritable héros du film, par rapport aux autres adaptations. Toute la direction artistique et la mise en scène tourne autour de lui et le met en valeur. La caméra filme souvent de son point de vue, les humains étant de ce biais en contre plongée. De même que l'animation sur les visages des humains est très différente par rapport à Croc-Blanc. Les visages paraissent plus abstraits et inaboutis. Par rapport au chien-loup qui a lui une gueule et surtout des yeux très expressifs. Ce décalage était voulu (et surtout comme l'explique le directeur artistique était tout ce que leur minuscule budget permettait), mais nos yeux ne sont pas habitués à tant de différence en terme d'animation. Ce qui rend certaine séquence de discussion entre humain … bien moche (disons le carrément).
Cela est très dommage tant les paysages sont eux par contre magnifiques. Le réalisateur a fait le choix de tourner en scope (un format surtout utilisé pour les Western, qui sublime les paysages). Dans les références que cite le réalisateur pour son film, nous retrouvons Le Grand Silence et Django de Sergio Corbucci et Jeremiah Johnson de Sydney Pollack. Et c'est autant plus dommage quand on voit la qualité de certaines séquences du début, avec Croc-Blanc bébé et sa maman, véritable moment de poésie. 



Malgré toutes les qualités du film, cette adaptation ne marque pas les esprits. En dépit des partis pris visuels, l'histoire reste une énième adaptation du célèbre roman, sans que rien ne soit apporté de nouveau niveau histoire.
Croc-Blanc ravira surement certains spectateurs curieux, et qui ont envie qu'on leur propose enfin quelque chose de novateur et de différent. Mais pour les autres, même les mignonnes petites aventures du chien-loup ne parviendront pas à masquer les défauts. 


Laura Enjolvy

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