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[CRITIQUE] : 9 Doigts


Réalisateur : FJ Ossang
Acteurs : Pascal Greggory, Gaspard Ulliel, Paul Hamy, Damien Bonnard,...
Distributeur : Capricci Films / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Français, Portuguais.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
9 Doigts commence à la manière d'un film noir : la nuit, dans une gare, un homme du nom de Magloire prend la fuite. Sans bagages et sans avenir. Comme il tombe sur un paquet d'argent, les ennuis commencent. Une bande est à ses trousses, dont il finit otage, puis complice. C'est la bande de Kurtz. Suite à un braquage raté, ils embarquent tous à bord d'un cargo dont le tonnage suspect est aussi volatile que mortifère. Rien ne se passe comme prévu - le poison et la folie gagnent le bord. Les hommes de Kurtz s'avèrent être les jouets d'une machination conduite par le mystérieux "9 Doigts"...



Critique :



On avait laissé le mésestimé Gaspard Ulliel l'an dernier, avec un César du Meilleur Acteur amplement mérité suite à sa jolie performance dans le merveilleux Juste la Fin du Monde de Xavier Dolan, prix qui aurait déjà pu (dû ?) lui revenir pour sa performance ahurissante dans la peau de YSL pour le brillant Saint Laurent de Bertrand Bonello.
Absent des écrans en 2017, il était de retour fringuant comme rarement en début de mois dans le difficilement défendable Eva de Benoît Jacquot, thriller noir faussement tortueux où il se débat comme il peut pour faire illusion aux côtés d'une Isabelle Huppert aussi embarrassée que lui.
Bonne nouvelle, il n'aura fallu attendre que quelques semaines pour qu'il corrige le tir avec un véritable OFNI, 9 Doigts signé FJ Ossang, sorte de thriller noir/film de gangsters furieusement étrange.


Sorte de fuite en avant labyrinthique alignant les rebondissements à la pelle et jouant constamment autant avec nos nerfs que nos certitudes, pour son cinquième long-métrage, François-Jacques Ossang tord son histoire (en apparence classique et linéaire) et les codes pour mieux accoucher d'un songe hypnotique aussi poétiquement anxiogène et macabre qu'il est d'une singularité séduisante au sein d'un septième art français loin d'être habitué à produire de telles expériences cinématographiques.
Esthétiquement atypique et somptueux, porté par un casting impliqué et des dialogues totalement abstraits, 9 Doigts est un film punk, référencé et anticonformiste jusqu'au bout de la pellicule, qui perd ses personnages autant que son auditoire pour mieux faire une force de cette confusion générale aussi maitrisée que grisante.
On peut être hermétique à une telle proposition, mais tous ceux qui en acceptent la folie, resteront hanté par sa beauté encore longtemps après sa vision...

Jonathan Chevrier


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