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[CRITIQUE] : Moi, Tonya


Réalisateur : Craig Gillepsie
Acteurs : Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney,...
Distributeur : Mars Films
Budget : -
Genre : Drame, Comédie, Biopic.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h01min.

Synopsis :
En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d'avoir planifié et mis à exécution l'agression…



Critique :




On a beau chipoter - à raison - sur le manque d'originalité du cinéma ricain et sa passion (entre autres) à aligner de manière férocement boulimique les biopics en tout genre au moment ou la saison de la course aux statuettes dorées pointe le bout de son nez, impossible en revanche, de se plaindre de Moi, Tonya, biopic choc et prenant sortant clairement des sentiers battus autant dans le fond que dans la forme.
Outsider de poids aux oscars, il suit le parcours chaotique et franchement cinégénique de la patineuse artistique Tonya Harding, ex-prodige de la glace sulfureuse qui deviendra plus célèbre pour l'affaire sordide la liant avec l'autre patineuse chouchou de l'Amérique, Nancy Kerrigan, que ses performances sportives (elle est pourtant la première à avoir réalisé un Triple Axel en compétition officielle).


Mis en boîte avec énergie par Craig Gillespie et dominée de la tête et des épaules par la bombe Margot Robbie, I, Tonya est la véritable autopsie d'un Rise and Fall aussi tragique qu'il est fascinant, un petit morceau de cinéma étonnement irrévérencieux et shooté aux codes de la comédie burlesque/noire chère aux frangins Coen.
Axé sur les années 80/90, le film se veut autant comme un portrait doux-amer et criant de vérité d'une jeune femme à qui la vie n'a rien donné et qui tente d'envoyer bouler sa chienne de vie sur la patinoire (famille pauvre du trou du cul de l'Oregon, un paternel redneck qui l'abandonne, une mère alcoolique qui la martyrise, un mari qui la bat, une institution sportive qui la méprise), qu'une ode grisante sur l'abnégation, la détermination et le dépassement de soi (comme le récent Eddie The Eagle, en moins feel good movie); un vrai hommage sur pellicule à tous ses rejetés de l'American Dream, qui se battent pour réaliser leur rêves, jamais à charge contre ses protagonistes gentiment perturbés - même s'il s'amuse de leurs contradictions. 


Biopic totalement fou et décomplexé à l'image de sa folle héroïne, figure au moins autant attachante qu'elle imprévisible et détestable, dynamité par une mise en scène inventive (Gillepsie est bien aidé par le brillant chef-op Nicolas Karakatsanis) et un score bouillant - bourré de tubes des 80's -; Moi, Tonya, habile et cohérent mélange des genres au casting impeccable (Margot Robbie et Allison Janney sont époustouflantes), est une jolie et généreuse dramédie menée tambour battant et à l'énergie réellement communicative, une pure anti-success story intelligente, empathique et pleine de peps, qui mérite amplement tous ses louanges.


Jonathan Chevrier 

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