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[CRITIQUE] : Le Grand Jeu


Réalisateur : Aaron Sorkin
Acteurs : Jessica Chastain, Idris Elba, Kevin Costner, Michael Cera, Chris O'Dowd,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h02min.

Synopsis :
La prodigieuse histoire vraie d’une jeune femme surdouée devenue la reine d’un gigantesque empire du jeu clandestin à Hollywood ! En 2004, la jeune Molly Bloom débarque à Los Angeles. Simple assistante, elle épaule son patron qui réunit toutes les semaines des joueurs de poker autour de parties clandestines. Virée sans ménagement, elle décide de monter son propre cercle : la mise d’entrée sera de 250 000 $ ! Très vite, les stars hollywoodiennes, les millionnaires et les grands sportifs accourent. Le succès est immédiat et vertigineux. Acculée par les agents du FBI décidés à la faire tomber, menacée par la mafia russe décidée à faire main basse sur son activité, et harcelée par des célébrités inquiètes qu’elle ne les trahisse, Molly Bloom se retrouve prise entre tous les feux…



Critique :



Orfèvre aussi bien du petit que de grand écran, le vénéré Aaron Sorkin est sans doute l'un - si ce n'est LE - scénariste le plus talentueux et acclamé du cinéma ricain de ses dix dernières années.
D'ou notre certaine impatience (pour être poli) à voir le bonhomme mettre en boîte un de ses propres scripts, très (très) souvent synonyme de petits bijoux sur pellicule, et tirant constamment sa force d'un fait ou d'une personnalité réelle.
Pari plus que conséquent sur le papier malgré la présence d'un casting quatre étoiles (Idris Elba, Kevin Costner, Michael Cera, Chris O'Dowd) dominé par la sculpturale Jessica Chastain, Molly's Game aka Le Grand Jeu par chez nous, adaptation très libre des " mémoires d'une reine du poker déchue ", Molly Bloom, jeune femme forte au tempérament du feu qui après quelques années de galère (famille qui ne tolère pas l'échec et vénère l'excellence, carrière olympique avortée, job d'assistante d'un boss exécrable), va ni plus ni moins être la big boss du poker friqué à Hollywood, ciblé autant par les forces de l'ordre (le FBI) que par le milieu (la mafia russe).



Une histoire bigger than life que Sorkin croque avec une empathie sans fard, faisant de sa Molly une héroïne moderne et intègre, capable de s'imposer avec poigne dans un monde d'hommes qui ne veulent pas d'elle (le poker clandestin mais pas uniquement); là ou il avait bien plus l'habitude de croquer des hommes révolutionnaires dans leur genre, mais profondément antipathique.
Sobre et classique dans sa mise en scène (le Aaron n'est ni David Fincher, ni Danny Boyle), le cinéaste décortique avec soin la vie de Bloom, s'échine à éviter les passages obligés pour mieux dévoiler la vraie femme qui se cache derrière l'image publique (une figure honnête et remarquable, tout autant qu'elle est une criminelle), dans un rise & fall fascinant mené tambour battant (on ne voit pas passer les deux heures de péloche) qui cite autant la décadence jouissive du Loup de Wall Street de Marty Scorcese, que la narration elliptico-judiciaire de The Social Network.



Profitant d'un rôle définitivement fait pour elle, Chastain sublime le verbe si particulier et enivrant de Sorkin, elle irradie le métrage de sa présence implacable (elle est littéralement à tomber), et en impose, même face à un immense Idris Elba rarement aussi bien mis en valeur sur grand écran.
Vrai-faux biopic passionnant, volubile et épuré qui s'appuie sur le talent de son casting titre et la puissance évocatrice du scénario - qui ne s'abaisse jamais à juger son héroïne -, Le Grand Jeu est un prodigieux concerto, de loin l'une des propositions de cinéma les plus brillantes et ébouriffantes du moment, portrait riche, fascinant d'une femme fatale unique et attachante.
2018 commence bien, vraiment bien...


Jonathan Chevrier


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