[CRITIQUE] : Le Brio

Réalisateur : Yvan Attal
Acteurs : Daniel Auteuil, Camélia Jordana, Yasin Houicha, Nozha Khouadra,...
Distributeur : Pathé Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français
Durée : 1h35min

Synopsis :
Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d’Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ses provocations et ses dérapages. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d’éloquence. A la fois cynique et exigeant, Pierre pourrait devenir le mentor dont elle a besoin… Encore faut-il qu’ils parviennent tous les deux à dépasser leurs préjugés.



Critique :

Charmante épopée intime, #LeBrio use intelligement de l'humour pour mieux nous faire réfléchir sur une société encore figée dans ses travers

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 7, 2017

Il y avait un petit côté gênant, voir même sincèrement embarrassant à l'idée de voir le talentueux Yvan Attal crâcher maladroitement - pour être poli - sa colère contre l'antisémitisme dans la comédie loin d'être drôle ni douloureusement corrosive Ils sont Partout, balancée sans grande conviction dans les salles obscures il y a quasiment un an.
Moins engagé - quoique - sans forcément plus assagi, le cinéaste nous revient en ce très chargé mois de novembre avec Le Brio, nouvelle comédie façon quête initiatique au pluriel, portée par l'immense Daniel Auteuil et la très craquante actrice-chanteuse Camélia Jordana.

En contant la rencontre improbable et conflictuelle entre deux âmes supposément opposées, Pierre, un professeur de droit réac et islamophobe, et Neïla, une étudiante musulmane que le premier doit (sans vraiment avoir le choix sous peine d'être viré) prendre sous son aile pour la préparer à un concours d'éloquence; Yvan Attal flirte gentiment avec son amour de la langue française et du politiquement correct, pour faire de son nouveau métrage une émouvante et vive dramédie sur l'intolérance (et plus généralement, le racisme), la transmission, l'intégration sociale et les préjugés faciles.

Epopée intime au charme naturel ravageur, qui use de l'humour avec intelligence pour mieux faire réfléchir son auditoire sur une société contemporaine (la sienne, la nôtre) encore solidement figée dans ses travers, tout en étant totalement voué à son formidable duo vedette; pour nous toucher en plein coeur, Le Brio se joue justement de ses (bons) mots, de ses clichés, de ses images et de ses personnages avec cynisme, mais jamais de son histoire.
Un beau film juste, nécessaire et sincère, tout simplement.


Jonathan Chevrier