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[CRITIQUE] : La Lune de Jupiter (Étrange Festival)


Réalisateur : Kornél Mundruczó
Acteurs : Merab NinidzeGyörgy CserhalmiMónika Balsai,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Fantastique.
Nationalité : Hongrois.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Un jeune migrant se fait tirer dessus alors qu’il traverse illégalement la frontière. Sous le coup de sa blessure, Aryan découvre qu’il a maintenant le pouvoir de léviter. Jeté dans un camp de réfugiés, il s’en échappe avec l’aide du Dr Stern, qui nourrit le projet d’exploiter son extraordinaire secret. Les deux hommes prennent la fuite en quête d’argent et de sécurité, poursuivis par le directeur du camp. Fasciné par l’incroyable don d’Aryan, Stern décide de tout miser sur un monde où les miracles se monnayent.



Critique :

Alors que le genre superhéroïque bat douloureusement son plein dans les salles obscures, il n'y a rien d'étonnant à voir le genre se décliner sous toutes les formes qui soient, même celle du divertissement social primant bien plus sur l'audace scénaristique que l'audace visuelle shootée à l'hyper technologie.Véritable antithèse des productions ricaines tout autant qu'il est une grosse bête de festivals, La Lune de Jupiter de Kornél Mundruczó (le bouillant White God) assume pleinement son statut de film d'auteur, dans ses tics autant que dans ses petits moyens.
Comme pour son précédent essai, Mundruczó impose un postulat fantastique à un contexte politique lourd, et signe une oeuvre hybride (superheros movie, drama social, SF,...), une sombre et audacieuse contre-proposition fantastique.



Un vrai-faux film de super-héros intimiste qui démystifie le genre pour l’ancrer dans un hyperréalisme douloureux (la cruelle vérité de la gestion des réfugiés et migrants sous le régime autoritaire hongrois), totalement anti-spectaculaire (même si la séquence d'ouverture est grandiose) mais visuellement puissante (les scènes chocs et évocatrices sont légion) et à l'intégrité sans bornes.
Véritable figure christique pas si éloignée de Superman (autant dans ses pouvoirs que dans le symbolisme religieux qu'il incarne), Aryan, jeune migrant serbe capable de voler, parvient à tromper la mort pour mieux incarner la figure de proue des laissés pour compte et opprimés de l’Europe de l'Est, dont on détourne gentiment le regard face à la triste cruauté de leur sort.
Revendiquant clairement sa singularité, La Lune de Jupiter est une mise en images inventive et houleuse d'une Hongrie en souffrance, mais surtout un audacieux et intense brûlot politique.


Jonathan Chevrier


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