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[CRITIQUE] : Thelma (Étrange Festival)



Réalisateur : Joachim Trier
Acteurs : Eili Harboe, Okay Kaya, Henrik Rafaelson,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame, Science-Fiction, Thriller.
Nationalité : Norvégiens, Danois, Français, Suédois.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
Thelma, une jeune et timide étudiante, vient de quitter la maison de ses très dévots parents, située sur la côte ouest de Norvège, pour aller étudier dans une université d'Oslo. Là, elle se sent irrésistiblement et secrètement attirée par la très belle Anja. Tout semble se passer plutôt bien mais elle fait un jour à la bibliothèque une crise d'épilepsie d'une violence inouïe. Peu à peu, Thelma se sent submergée par l'intensité de ses sentiments pour Anja, qu'elle n'ose avouer - pas même à elle-même, et devient la proie de crises de plus en plus fréquentes et paroxystiques. Il devient bientôt évident que ces attaques sont en réalité le symptôme de facultés surnaturelles et dangereuses. Thelma se retrouve alors confrontée à son passé, lourd des tragiques implications de ces pouvoirs...




Critique :

Esthète norvégien découvert sur la scène internationale grâce au formidable Oslo, 31 Août, le talentueux Joachim Trier s'était pourtant sensiblement pris les pieds dans le tapis avec son premier rendez-vous en langue anglaise, le poignant mais douloureusement ennuyeux Back Home.



Trois ans plus tard et de retour en grande pompe avec un nouveau long férocement ambitieux sur le papier : Thelma, qui marque sa première incursion dans le cinéma de genre.
Pas un petit pari et pourtant, en reprenant le thème phare de son cinéma (l'apprentissage à la dure de la vie, auquel on peut même y coupler les tourments de la classe bourgeoise), Trier signé un splendide drame lesbien aussi intimiste qu'il est follement immersif, sur l'éveil amoureux d'une jeune adolescente torturée; malheureusement un chouïa tronqué par un final décevant.




Anti-spectaculaire, laissant beaucoup de place (trop ?) à l'imaginaire via une épopée joliment prenante, le film fait de la découverte du sentiment amoureux, de la sensualité et du laisser-aller passionnelle qui en découle, le catalyseur d'un pouvoir surnaturelle destructeur qui cite volontairement du bout de la pellicule, le vénéré Carrie de Brian De Palma (notamment dans son rapport à l'aliénation religieuse), jusque dans la composition délicate de la révélation Elli Harboe.



Humble et enivrant, le Trier nouveau est une première incursion réussie dans le cinéma fantastique.
Espérons qu'elle en appelle d'autres...

 

Jonathan Chevrier



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