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[CRITIQUE] : La Momie


Réalisateur : Alex Kurtzman
Acteurs : Tom Cruise, Annabelle Wallis, Russell Crowe, Sofia Boutella, Jake Johnson,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h51min.

Synopsis :
Bien qu’elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d’un insondable désert, une princesse de l’ancienne Égypte, dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie et va déverser sur notre monde des siècles de rancœurs accumulées et de terreur dépassant l’entendement humain. Des sables du Moyen Orient aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d’antiques tombeaux dérobés, La Momie nous transporte dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux, peuplé de monstres et de divinités, dépoussiérant au passage un mythe vieux comme le monde.



Critique :



De loin le film le plus faible du catalogue des classiques de l'horreur made in Universal, repris plus tard par la Hammer (on lui préfère volontiers le Dracula de Browning et surtout, le Frankenstein de Whale), La Momie de Karl Freund avait déjà eu les honneurs - enfin, on se comprend - d'un reboot Hollywoodien en bon et du forme à l'aube des années 2000; une trilogie inégale - bien entaché par le troisième opus de Rob Cohen - mais franchement divertissante (à tel point qu'il est, sans doute, le meilleur divertissement d'aventure post-Indiana Jones), initiée par le Jean-Michel Foutraque de la série B US friquée à forte tendance Z, Stephen Sommers (Van Helsing, G.I. Joe) et porté par le définitivement trop rare Brendan Fraser.



Et alors que la major concocte actuellement un Dark Universe bien bandant, convoquant tout son bestiaire pour un rafraichissement de mythes dans les salles obscures façon MCU (un potentiel Avengers de monstres, en somme), il était évident donc que The Mummy passerait très vite de nouveau à la casserole, autant pour le meilleur que pour le pire.
Après le faux départ Dracula Untold, la major change de braquet et mise sur une superproduction racoleuse shootée aux CGI et aux scènes d'action de destruction massive, conçu à la gloure de l'agent Hunt himself, Tom Cruise, avec aux manettes le bleu/producteur Alex Kurtzman.
Ambitieux sur le papier (bonne idée d'ailleurs de faire de la belle Sofia Boutella, une momie/pharaon au féminin), spectaculaire dans son imposante campagne promotionnelle, cette Momie modernisée se prend pourtant les pieds dans le tapis en égrenant par A + B, tous les défauts majeurs du guide parfait du blockbuster Hollywoodien mal torché et sans âme.



Ecrit avec les pieds (de l'intrigue bordélique et facile à la caractérisation limitée des personnages...) et pas cohérent pour un sou, aussi prévisible foncièrement navrant dans sa manière d'aborder sans la moindre saveur, un mythe fascinant et mystérieux qu'il sacrifie sans remords sur l'autel du gros divertissement de masse basique calqué sur la Marvélisation forcée des blockbusters moderne; La Momie, film chaotique et bancal à souhait, est avant tout et surtout, un spectaculaire moment de cinéma entièrement voué à sa star, big boss Tom Cruise.
Pas forcément plus inspiré que d'habitude en bidasse/Indiana Jones du pauvre, voleur d'antiquité qui séduit une archéologue à la cuisse facile (Annabelle Wallis, cantonnée au piètre statut de caution sexy du métrage), avant d'être appelé à affronter la puissance - vraiment - terrifiante d'une figure millénaire qu'il a lui-même réveillé par cupidité.



Partiellement spectaculaire (les grosses scènes d'action sentent le réchauffé, mais reste efficaces tout de même) et trop rarement épique, plombé par un humour bas du front, un casting amorphe, une esthétique fadasse et méchamment sombre (tel un Underworld bis souvent), pas aidé également par une mise en scène impersonnelle et limite fonctionnelle (et Alex Kurtzman n'est pas si à blâmer que cela, tant il est évident qu'il n''était pas fait pour le job); The Mummy version 2017 est l'archétype du blockbuster malade, manquant cruellement d'impact et de personnalité, servant maladroitement de rampe de lancement à un Dark Universe franchement mal parti.



Une belle déception, un beau sentiment de gâchis que l'on a bien du mal à ne pas comparer à Suicide Squad qui, l'an dernier, gâchait son immense potentiel au profit d'une vision Marvelienne absurde.
2016 avait Independance Day : Resurgence et Tarzan, 2017 aura (au minimum) La Momie, on continuera donc de tendrement choyer nos DVD des deux premiers films de la trilogie initiée par Sommers...


Jonathan Chevrier




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