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[CRITIQUE] : Alibi.com


Réalisateur : Philippe Lacheau
Acteurs : Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien Arruti, Didier Bourdon, Nathalie Baye, Elodie Fontan, Nawell Medani, Medi Sadoun, Vincent Desagnat,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Greg a fondé une entreprise nommée Alibi.com qui crée tout type d'alibi. Avec Augustin son associé, et Medhi son nouvel employé, il élabore des stratagèmes et mises en scène imparables pour couvrir leurs clients. Mais la rencontre de Flo, une jolie blonde qui déteste les hommes qui mentent, va compliquer la vie de Greg, qui commence par lui cacher la vraie nature de son activité. Lors de la présentation aux parents, Greg comprend que Gérard, le père de Flo, est aussi un de leurs clients...



Critique :



Il faut avouer que par chez nous en France, la comédie potache ce n'est pas vraiment notre fort, et c'est peu le cas de le dire.
Rappelez-vous, pour concurrencer les ricains et leurs American Pie et Cie, on avait lancé dans l'arène des salles obscures, les piteux Sexy Boys, Lol, ou encore le passable - pour être poli - Les Beaux Gosses.
Autant le dire tout de suite, même si les efforts étaient louables, tout cet amas de pellicule était très loin d'incarner une concurrence des plus attractives.



Alors imaginez nos têtes à l'annonce de Babysitting premier du nom, que l'on vendait ridiculement dès le départ, comme un Projet X à la française - usage du (trop) populaire found-footage à la clé.
On tirait salement la gueule et on ne misait pas un euro dessus, et pourtant, on était sacrément fan depuis belle lurette de la Bande à Fifi qui, quelques années après leur départ du Grand Journal de Canal, nous manquait (et nous manque toujours) indéniablement, tout autant à nous qu'au paysage de l'humour audiovisuel.
Bien mal nous en aura pris donc, puisque la péloche fut l'une des comédies les plus drôles, référencées et jouissives de l'année ciné 2014.

Une soirée babysitting qui dérape (cf Nuits de Folies) en teuf délire et incontrôlable filmée en caméra embarquée (cf Projet X), suivi d'une after ou l'on essaye tant bien que mal de recoller toutes les pièces du puzzle qu'incarne ce gros dérapage (cf Very Bad Trip), le tout dans un ton qui rappelle joliment les comédies ricaines des 80's magnifié par feu le regretté John Hugues (Risky Business et Une Créature de Rêve en tête), si Babysitting ne pétait pas dans la soie de l'originalité - The Sitter avec Jonah Hill est sensiblement proche, quoique plus pimenté -, il restait tout du long porté par une passion communicative pour l'éclate et un savoir-faire indéniable en terme de divertissement foutraque et extrême.



Du jamais vu dans l'hexagone, qui nous faisait saliver d'avance à l'idée d'en découvrir sa suite, qui n'a finalement pas mis si longtemps à se mettre en route, puisqu'à peine un an et demi après, Babysitting 2 débarquait dans les salles obscures avec la même envie d'offrir un vrai moment de cinéma décomplexé et délirant, tout en reprenant au pied de la lettre la loi du " bigger and better " inhérente à toute suite simpliste, tout en s'attachant à suivre la même ligne directrice mi-hommage aux péloches cultes, mi-road trip survolté.

Vrai film d'aventure et de potes dans un cadre idyllique qui évite intelligemment l'effet de redite (même si le schéma scénaristique reste intimement le même), cette séquelle - toujours follement biberonné au cinéma bénie des 80's -, s'inscrivait cette fois dans la droite lignée des divertissements français cultes (Les Bronzés) et non plus ricains (même si l'on pensait parfois, évidemment, à Indiana Jones - toute propension gardée - ou encore A la Poursuite du Diamant Vert), tout en leur offrant une relecture moderne (la réalisation en Go-Pro, les références nombreuses à Jackass que ce soit par le biais de quelques cascades " lives " ou la grand mère acariâtre proche du Bad Grandpa de Johnny Knoxville) des plus salutaires.



Troisième passage dans les salles obscures en autant d'années, Alibi.com casse finalement la gimmick du délire found footage pour revenir à une comédie plus traditionnelle, mais pas pour autant moins barrée et savoureuse.
Toujours adoubé par une figure imposante de la comédie FR (Gérard Jugnot et Christian Clavier pour les Babysitting, Didier Bourdon ici), la bande nous conte ici les aléas rocambolesques de Greg, fondateur de l'entreprise Alibi.com, qui crée tout type d'alibi.
Avec Augustin son associé, et Medhi son nouvel employé, il élabore des stratagèmes et mises en scène imparables pour couvrir leurs clients. 
Mais la rencontre de Flo, une jolie blonde qui déteste les hommes qui mentent, va compliquer la vie de Greg, qui commence par lui cacher la vraie nature de son activité.

Cerise sur le gâteau, lors de la présentation à ses potentiels beaux-parents, Greg comprend que Gérard, le père de Flo, est aussi un de leurs clients...
S'il n'échappe pas à la comparaison (facile) d'avec Babysitting et sa suite - bien plus fous -, Alibi.com, porté par la volonté louable de Philippe Lacheau à offrir à son spectateur une expérience de cinéma aussi légère qu'efficace et motivée par une réelle inspiration créative; incarne une savoureuse comédie, bourrée jusqu'à la gueule de références, de caméos de luxe délirants, mais avant tout et surtout, d'une avalanche de gags et de vannes franchement bien senties.



Irrévérencieux et ne se prenant jamais au sérieux (heureusement), rafraichissant, pas dénué de quelques défauts (la romance un peu bateau au coeur du récit, au demeurant prévisible, ou encore la présence plus limitée du duo Boudali/Arruti) mais méné tambour battant et de nouveau porté par une galerie de personnages aussi hilarants qu'attachants (Nawell Medani est tout simplement excellente, Nathalie Baye se lâche comme rarement), Alibi.com est une excellente screwball comedy, drôle et décapante, qui fout une banane d'enfer

Bref, du pur cinéma fun et jubilatoire concocté par une génération de comédiens conscients de leur talents.
Et comme d'habitude avec Lacheau - et la Bande à Fifi -, on va impatiemment attendre la suite.


Jonathan Chevrier



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