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[FUCKING SÉRIES] : Atlanta : The Donald Glover Show


(Critique - sans spoilers - de la saison 1)



Et si Donald Glover était bien la next big thing d'Hollywood ?
La question se pose bien là, tant le bonhomme se montre de plus en plus indispensable depuis la fin de la vénéré sitcom Community, ou il était l'un des personnages les plus attachants (Troy Barnes ).
Second couteau de luxe dans un carton aussi bien public que critique (Seul sur Mars de Ridley Scott), gentiment entré par la grande porte de la major aux grandes oreilles Disney via le MCU (il en sera de l'attendu Spider-Man : Homecoming), avant d'en devenir l'une des attractions majeures ces jours-ci (il sera un Lando Calrissian jeune dans le Han Solo Movie préparé par Phil Lord et Chris Miller), le jeune trentenaire est partout, mais surtout sur le petit écran, ou il brille de mille feux dans la surprenante sitcom Atlanta; nouveauté de la rentrée sur la chaine à péage US FX (The Shield, Nip/Tuck, Sons of Anarchy, Damages ou encore Justified).



Écrite, réalisé, interprété et produit par ses soins (comme Aziz Ansari, autre figure comique connue du petit écran, avec sa merveilleuse Master of None sur Netflix), le show s'attache avec un réalisme salvateur, au destin de deux cousins, Earn Marks et Alfred " Paper Boi " Miles; le premier, papa d'une petite fille avec la jolie Van - avec qui il est séparé mais qui l'héberge parce qu'il est fauché -, cherche au mieux à être le manager du second, dealer dont la carrière dans le rap commence doucement à faire son petit boucan à Atlanta.
Avec un pitch de départ certes simpliste suivant les aléas de personnages aussi atypiques qu'attachants (notamment Darius, meilleur ami de Paper Boi), Atlanta s'amuse tout le long de sa première salve d'épisodes (10 au compteur pour la première saison), à surfer sur son timing comique parfait pour mieux prendre de court les spectateurs en pointant du doigt avec une profondeur étonnante, les travers de la société US (le racisme ordinaire, la culture afro-américaine, la middle class frappée par la crise économique, les violences policières et la violence qui gangrène le pays tout court,...); tout en dépeignant avec finesse et sobriété le monde du rap underground et la difficulté de se faire un nom au milieu des milliers de performeurs presque semblables.


Chronique cynique sur deux lascars cherchant tout simplement à s'en sortir, d'une richesse folle et franchement très drôle (et le mot est faible, certaines séquences étant à pleurer de rires), transpirant de tous ses pores la personnalité engagée de Glover, parfait en poissard optimiste férocement attaché à l'idée de réaliser son rêve, usant à la perfection du cadre d'Atlanta, personnage à part entière de la série, tout en démontrant avec malice la vie d'un afro-américain outre-Atlantique aujourd'hui; Atlanta est un sommet du cool façon comédie délirante et intelligente qui fout une patate d'enfer, sans pour autant être une comédie pure cherchant à dérider son auditoire à chaque scène, et encore moins un show réservé à un certain public, s'enfermant dans une accumulation de private joke pas toujours déchiffrable - ni même défendable.

Ne cherchez plus, après You're The Worst, FX trouve là encore l'une des sitcoms les plus fort et plaisant à suivre de ces dernières années sur le câble US.
Vivement la saison deux donc, que la chaine n'a (heureusement) pas trainé pour valider...


Jonathan Chevrier



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