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[CRITIQUE] : Le Monde de Dory


Réalisateur : Andrew Stanton
Acteurs : avec les voix de : Ellen DeGeneres, Albert Brooks, Idris Elba, Eugene Levy, Ty Burrell,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Comédie.
Nationalité :  Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Dory, le poisson chirurgien bleu amnésique, retrouve ses amis Nemo et Marlin. Tous trois se lancent à la recherche du passé de Dory. Pourra-t-elle retrouver ses souvenirs ? Qui sont ses parents ? Et où a-t-elle bien pu apprendre à parler la langue des baleines ?



Critique :


Autant l'admettre dès à présent, nous n'étions pas réellement fan du récent virage un brin fainéant prit par Pixar depuis son sublime Toy Story 3 de 2010, la faute à des suites pas vraiment convaincante (Monstres Academy mais surtout le très mauvais Cars 2), et a des " original story " tellement imprégné par l'essence de la maison mère Disney, que son impact s'en trouve automatiquement amoindri (Rebelle).

Fort heureusement, au sein de la firme il restait des esprits inventifs capable d'aller au casse-pipe juste pour le plaisir de proposer un divertissement neuf et rafraîchissant.
Pete Docter, papa des sublimes Monstres et Cie et Là-Haut, était décemment l'un d'eux - voir même le plus talentueux du lot avec l'inestimable Brad Bird -, et son chef d’œuvre Vice-Versa incarnait non seulement l'un des meilleurs Pixar jamais tourné, mais avant tout et surtout LE meilleur film de l'année ciné 2015 avec Mad Max Fury Road.


De retour au firmament de la jungle animée Hollywoodienne, la firme à la lampe se devait de confirmer sa renaissance avec Le Voyage d'Arlo, seconde cuvée de la saison 2015 qui a connu l'un des développements les plus rocambolesque de ses dernières années dans le cinéma d'animation (avec Rebelle, déjà produit par Pixar).
Mais la faute à son, justement, développement hell compliqué - pour être poli - (script limité, une forte tendance à piocher par-ci, par-là dans les classiques animés, un ton bien trop enfantin) doublé à un cinéaste encore green - Peter Sohn - dans le milieu comparé à Docter, la péloche ne pouvait rivaliser avec la maestria émotionnelle et technique de son ainé; et s'est bien plus prit les pieds dans le tapis qu'autre chose.

Et alors que les suites commencent sérieusement à incarner le nouveau mojo de la firme à la lampe (Les Indestructibles 2, Cars 3 et Toy Story 4 seront leurs prochains hits), voilà que débarque dans les salles obscures le pas forcément désiré Le Monde de Dory, suite direct/spin-off du magistral Le Monde de Nemo - un temps le plus gros succès de l'histoire pour une œuvre animée -, toujours mis en boite treize ans plus tard par un Andrew Stanton encore marqué par le four monumental du pourtant très bon John Carter From Mars.

Semblant reprendre les mauvais parti-pris de Cars 2 en focalisant son intrigue sur le sidekick majeur du film original, Dory, tout en recyclant plus ou moins la même quête et la même morale (Dory se lance à la recherche de ses parents dans une histoire insistant lourdement sur l'importance de la famille); Finding Dory (en v.o), s'il n'arrive jamais pleinement à démontré son utilité, incarne néanmoins une jolie péloche animée, un voyage aquatico-initiatique émouvant et attachant sans pour autant atteindre la maestria des canons du studio.


Frappé par la patte indéniable de Stanton aussi bien dans le storytelling (l'intro sous forme de flashback/prequelle, est très émouvante) que dans son humour franchement malin (le trio de lions de mer et le poulpe sont géniaux), portée une animation léchée (c'est beau et très réaliste même si certains décors semblent manquer d'inspiration) et un rythme fluide qui peine pourtant à masquer les gros emprunts au premier long mais surtout la prévisibilité évidente de son histoire; Le Monde de Dory est un moment de cinéma hautement sympathique mais manquant cruellement d'audace.

Moins séduisant et plus inoffensif que le film original (Nemo et Marin sont clairement au second plan), tout en étant un cran au-dessus de la concurrence actuelle (bien en dessous de Zootopie, mais au moins un poil supérieur à Kung Fu Panda 3 et Angry Birds, en attendant l'Age de Glace 5...), le Pixar cuvée 2016 ne rentrera pas dans le panthéon du genre, et laisserait même franchement planer le doute quand aux limites créatives de la firme depuis leur passage du côté obscur de la force - leur rachat par Disney...


Jonathan Chevrier

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