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[CRITIQUE] : Warcraft : Le Commencement


Réalisateur : Duncan Jones
Acteurs : Dominic Cooper, Paula Patton, Travis Fimmel, Ben Foster, Ruth Negga, Toby Kebbell, Clancy Brown,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Fantastique, Action, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h04min.

Synopsis :
Le pacifique royaume d'Azeroth est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs: des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre. Alors qu’un portail s’ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l'autre à l'extinction. De côtés opposés, deux héros vont s’affronter et décider du sort de leur famille, de leur peuple et de leur patrie.



Critique :


En l'espace de deux petits films purement indépendants mais à l'inventivité évidente, le rejeton du grand Bowie, Duncan Jones, à non seulement su gagner l'estime des cinéphiles endurcis que nous sommes, mais surtout l'intérêt des grosses majors Hollywoodiennes; toujours avide de nouveaux talents à broyer.
Mais pour son premier blockbuster de studio, le Duncan ne s'est pas vraiment féliciter la tâche.

Adapté le monument Warcraft, pilier du jeu vidéo depuis plus de deux décennies, alors qu'aucune adaptation de hits vidéo ludiques n'a réellement marqué les anales (peut-être Mortal Kombat premier du nom, maigre face aux Super Mario Bros, Resident Evil, Prince of Persia et autres Max Payne et Hitman) le tout sous fond d'héroïc fantasy, genre lui-même pas forcément en forme dans les salles obscures...
On a connu plus casse-gueule, mais pas beaucoup.


Projet hybride (entre tournage en relief et performance capture) au long court - Sam Raimi s'y est cassé les dents pendant dix piges - pleinement concrétiser entre les mains d'un gamer pur et dur, Warcraft : Le Commencement alléchait autant qu'il effrayait, car s'il est évident qu'il parle un minimum aux aficionados du jeu, en revanche, les profanes - dont nous -, la faute à une campagne promotionnelle pas forcément maline (sans compter un décalage de sortie de plusieurs mois pour éviter Le Réveil de la Force); voit en lui un ersatz pas vraiment inspiré de la sainte trilogie du Seigneur des Anneaux ou encore de la référence Avatar.

Porté par une pluie de références et de bonnes intentions, mais également par un casting méchamment bandant (Dominic Cooper, Paula Patton, Travis " Vikings " Fimmel, Ben Foster, Ruth Negga, Toby Kebbell ou encore le génial Clancy Brown), Warcraft premier du nom, s'il se perd parfois dans un fan-service évident, n'en est pas moins un bon divertissement médiéval, simpliste comme une bonne série B de luxe, guerrier et prenant; se classant pourtant logiquement dans le top - très fébrile il est vrai - des meilleurs transpositions de jeux vidéos sur grand écran.


En prenant pour point d'ancrage la trame du premier jeu de la franchise, Orcs and Humans, le film conte l'histoire du pacifique royaume d’Azeroth, qui est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs: des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre.
Alors qu’un portail s’ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l’autre à l’extinction.
De côtés opposés, deux héros - Anduin et Durotan - vont s’affronter et décider du sort de leur famille, de leur peuple et de leur patrie...

Drôle mais pas trop (ou tout du moins, pas suffisamment), parfois bluffant (certains plans sont à tomber, well done ILM) tout autant qu'il est jouissivement bourrin dans les scènes de combats, le film se démarque complétement de Lords of The Rings avec un visuel volontairement dénué de tout réalisme, aussi singulier que cartoonesque (moins dégueux que Gods of Egypt), rapprochant sa vision à celle d'une vraie expérience vidéo ludique - dans ses bons points tout comme ses défauts -; mais également avec un scénario privilégiant l'efficacité et la facilité (les fights à gogo) à la qualité (les incartades romantiques sont inutiles, la description du peuple des Orcs, fascinante sur le papier, est un peu trop bâclée), là ou le grand Jackson, avec un matériau tout aussi riche et complexe, excellait à tous les niveaux.


Mis en boite par un metteur en scène en pleine connaissance de son sujet, qui s'approprie avec respect un univers dont il est fan, épique et rythmé avec malice (les deux heures de métrage passent comme une lettre à la poste) sans pour autant péter dans la soie de l'originalité (les références sont légion, et les clichés idem) et manquant cruellement de profondeur (que ce soit la présentation des personnages ou la simplicité effarante du script, promettant pourtant une belle et forte tragédie fantastique); Warcraft : Le Commencement est un blockbuster curieux et protéiforme mais attachant dans sa fragilité et sa sincérité évidente.

Miraculé vu sa production plus que contrariée, le nouveau Duncan Jones est un joli plaisir coupable en puissance qui doit se consommer comme tel, rien de plus, rien de moins.


Jonathan Chevrier


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