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[CRITIQUE] : Le Livre de la Jungle


Réalisateur : Jon Favreau
Acteurs : Neel Sheti, Bill Murray, Christopher Walken, Ben Kingsley, Idris Elba, Scarlett Johansson, Giancarlo Esposito, Lupita Nyong'o,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Aventure, Famille, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
Les aventures de Mowgli, un petit homme élevé dans la jungle par une famille de loups. Mais Mowgli n’est plus le bienvenu dans la jungle depuis que le redoutable tigre Shere Khan, qui porte les cicatrices des hommes, promet d’éliminer celui qu’il considère comme une menace. Poussé à abandonner le seul foyer qu’il ait jamais connu, Mowgli se lance dans un voyage captivant, à la découverte de soi, guidé par son mentor la panthère Bagheera et l’ours Baloo. Sur le chemin, Mowgli rencontre des créatures comme Kaa, un pyton à la voix séduisante et au regard hypnotique et le Roi Louie, qui tente de contraindre Mowgli à lui révéler le secret de la fleur rouge et insaisissable : le feu.



Critique :


Si le (très) moyen Alice aux Pays des Merveilles n'avait pas tâter du milliard de dollars de recettes au box-office mondial, force est d'admettre que Disney aurait certainement réfléchit à deux fois avant de revisiter ses mythes fondateurs pour en faire des adaptations lives.

Mais le succès du film de Tim Burton - à qui Maleficent était un temps promis - a non seulement fait que la major aux grandes oreilles s'est vu offrir tout cuit dans la bouche un filon en or pour glaner du billet vert à outrance, mais surtout il a fait aider à ce au regain évident du conte dans la culture populaire actuelle, lui qui est devenu aujourd'hui un genre éminent populaire aussi bien sur le petit que sur le grand écran.


Le carton du tout aussi moyen Le Monde Fantastique d'Oz de Sam Raimi ayant définitivement enfoncé le clou, Disney entreprend donc un tournant majeur dans sa production cinématographique depuis quelques temps, une sorte de modernisation/mutation que confirma le divertissant (mais sans plus) Maléfique ou encore le très beau Cendrillon de Kenneth Branagh.

En attendant La Belle et la Bête (Bill Condon), Dumbo (Tim Burton again) et l’intriguant Peter et Eliott le Dragon cet été (David Lowery), voilà que débarque en ce début de printemps le salement attendu Le Livre de la Jungle de Jon Favreau, nouvelle mise en image live du roman de Rudyard Kipling, qui se veut une relecture plus mature et bourré jusqu'à la gueule de CGI.

Sur le papier, ce concept purement commercial avait de quoi rebuter un brin (la première bande annonce puait le fond vert et Favreau, honnête faiseur sans grande saveur, est plus un yes man qu'autre chose), mais avec la présence d'un casting vocal juste indécent de talent (Les inestimables Bill Murray et Christopher Walken, Ben Kingsley, Idris Elba, Scarlett Johansson, Lupita Nyong'o et le mésestimé Giancarlo Esposito) et un trailer du superbowl méchamment lourd avait su subtilement équilibrer la balance pour en faire un divertissement attendu de pieds ferme par les cinéphiles encore partagés par la réception mitigé de l'autre blockbuster total du moment - Batman v Superman.


Réglant autant son pas sur celui de Kenneth Branagh en offrant une relecture joliment attachée à la version animée culte (il ne renie pas son héritage en reprenant logiquement une bonne parti de ses musiques, mais pas sa structure narrative) que sur celui de Robert Stromberg en assumant quelques partis pris originaux bien senties (une violence, certes suggérée, plus présente et le traitement des personnages - Kaa entre autres -, différent du dessin animé), Favreau - en attendant la version attendue d'Andy Serkis -, signe avec Le Livre de la Jungle un beau film d'aventure familiale.

Un voyage aussi sombre et mature que franchement intéressant - même si quelques longueurs se font parfois ressentir - dans le sillage du parcours initiatique de Mowgli au sein d'une jungle plus splendide et hostile que jamais.
Profondément nostalgique, d'une émotion intense et maîtrisée et ne souffrant nullement du sentiment de déjà-vu, le film joue pleinement la carte de l'émerveillement constant avec un naturel et un réalisme (que ce soit l'environnement animalier ou végétal) étonnant, notamment grâce une esthétique visuelle absolument renversante (et pourtant, tout est crée par ordinateur) et un jeu d'acteur inspiré.

Car si, vocalement, le casting convoqué fait joliment le boulot (Idris Elba en Shere Khan est terrifiant, Bill Murray est génial - logique - en Baloo et Ben Kingsley apporte une vraie profondeur au personnage de Bagheera), le tout jeune Neel Sheti - à l'image du jeune Levi Miller dans le Pan de Joe Wright -; impressionne pour son premier passage devant la caméra, incarnant un Mowgli aussi espiègle que touchant.


Brillant, divertissant, nostalgique et tout simplement enchanteur, Le Livre de la Jungle version 2016 est une merveilleuse aventure familiale bien plus forte et riche thématiquement qu'elle n'en à l'air, et à la beauté stupéfiante (la 3D sert enfin à quelque chose, profitons-en).

Légitimant pleinement sa nouvelle adaptation live de son riche catalogue animée, la firme aux grandes oreilles nous fait - à nouveau - irrémédiablement retomber en enfance et nous offre sans conteste, l'une des plus belles surprises de ce premier semestre ciné de 2016.
Bref, le meilleur film de Jon Favreau avec Iron Man premier du nom.


Jonathan Chevrier


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