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[CRITIQUE] : Gods of Egypt


Réalisateur : Alex Proyas
Acteurs : Gerard Butler, Nikolaj Coster-Waldau, Elodie Yung, Geoffrey Rush, Chadwick Boseman, Brendon Thwaites,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Fantastique, Aventure, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h07min.

Synopsis :
Dans une époque ancestrale, durant laquelle les Dieux vivaient parmi les hommes, la paix règne en l’Egypte. Mais Seth, Dieu du désert, qui convoite le pouvoir, assassine le roi et condamne Horus à l’exil, plongeant le royaume d’Egypte dans le chaos. C’est l’intervention d’un jeune voleur, Bek, qui va sortir Horus de sa prison. Ensemble, ils se lancent dans une aventure épique qui va donner lieu à une guerre sans précédent. Jusqu’aux frontières de l’au-delà, monstres et armées des dieux se déchainent dans une lutte dévastatrice…



Critique :


Le génial Alex Proyas a souvent divisé les cinéphiles que nous sommes, et ce même s'il incarne, sans l'ombre d'un doute, l'un des faiseurs les plus doués de sa génération.
Si les plus beaux morceaux de sa carrière sont derrière lui (The Crow et le chef d’œuvre Dark City n'ont jamais été égalé par le blockbuster Asomiv-ien I, Robot et le mésestimé Prédilections, l'un des derniers bons Cage), gageons que le bonhomme en a toujours sous le capot pour rendre chacun de ses retours en salles un minimum attendu.

Et on ne peut nier le fait que son Gods of Egypt était méchamment attendu par tous, non pas pour sa brillante qualité - dès son premier trailer, son destin était scellé -, mais pour observer le degré astronomique de mauvais point qu'aligne celui qui incarne - pour le moment - le plus gros flop de l'année ciné 2016 au box-office mondial.


Nouvelle pierre à l'édifice d'un revival du péplum orchestré maladroitement depuis le triomphe de 300 (seule sa suite/prequel 300 - La Naissance d'un Empire, arrivera plus ou moins à sa cheville), et qui devrait voir son apogée atterrir dans nos salles obscures d'ici septembre prochain (le remake de Ben-Hur signé par le russe shooté aux CGI Timur Bekmambetov); Gods of Egypt entendait pourtant dès sa première bobine, en mettre plein la vue avec une vision un poil plus maitrisé du péplum fantastique, que les très foireux Le Choc et La Colère des Titans.

Budget conséquent, cinéaste de talent, costumes digne d'un épisode des Chevaliers du Zodiaque - au rabais -, matériau de base joliment riche (la mythologie égyptienne contient suffisamment de dieux et de déesses pour créer une pluie de franchises) et casting riche en bonnes têtes (Gerry " Leonidas " Butler, Nikolaj Coster-Waldau, Elodie Yung, Geoffrey Rush, Chadwick Boseman et Brendon Thwaites) mais polémique comme pour Exodus (en même temps, Hollywood à l’habitude des polémiques whitewashing); Lionsgate croyait avoir mis les petits plats dans les grands avec sa relecture un brin foutraque mais fun de la mythologie égyptienne; croyait seulement.

Pris en étau entre la réalisation sans étincelle d'un Alex Proyas qu'on aurait aimé voir ailleurs (le pire dans tout ça, c'est qu'il défend comme un cochon son ratage), aussi paresseuse que peu inspirée, une pluie de CGI tous plus foireux les uns que les autres (même si certains plans numériques son très réussis) et une performance artistique catastrophique (Rush est ridicule, Thwaites agace plus qu'autre chose et Butler, caricatural au possible, se demande constamment ce qu'il fout là); le film ouvre la porte à toutes les critiques possibles avec son intrigue aux enjeux limités se transformant très vite en quête vengeresse répétitive et foutraque (l'humour désamorce toute potentielle gravité dans le ton), minimisant l'originalité de son contenu au profit d'une action pure sur-découpée et complétement illisible.


Kitsch comme ce n'est pas permit, volontairement fun (ou pas), bourré de morceaux de bravoure généreux jamais vraiment marquant - et encore moins prenant -, dénué de toute empathie (on ne s'attache à aucun des personnages), Gods of Egypt est un désastre aussi épique et regrettable que le bien nommé Les Immortels de Tarsem Singh; un divertissement malade, over the top et botoxé aux fonds vert.

Une œuvre imaginaire qui aurait justement dut le rester, de laquelle on ne retient pas grand chose ou presque (Elodie Yung et Chadwick Boseman font le boulot, deux, trois scènes sont vraiment tripantes), sauf l'idée terrible qu'Alex Proyas, castré par les majors, a peut-être définitivement perdu son mojo avec le temps...


Jonathan Chevrier


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