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[CRITIQUE] : Hôtel Transylvanie 2


Réalisateur : Genndy Tartakovsky
Acteurs : avec les voix de Adam Sandler, Andy Samberg, Selena Gomez, Mel Brooks,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Animation, Fantastique, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h29min.

Synopsis :
Dracula et sa bande de monstres déjantés sont de retour ! À l’hôtel Transylvanie, beaucoup de choses ont évolué : Dracula a enfin accepté de dégeler son cœur et d’ouvrir la porte aux humains. Mais il se fait du souci pour son petit-fils, Dennis : mi-humain mi-monstre, ce gamin est bien trop adorable à son goût, et il risque de faire un piètre vampire ! Alors, quand les parents du petit, Mavis et Johnny, s’absentent, Drac fait appel à ses amis Frank, Murray, Wayne et Griffin pour apprendre à Dennis à devenir un monstre, un vrai. Personne ne s’attendait à ce que Vlad, le père de Drac – un vampire très grincheux et très vieille école – choisisse ce moment pour débarquer à l’hôtel. Et quand il découvre que son arrière-petit-fils a du sang humain, rien ne va plus… 




Critique : 


Citer Adam Sandler à une pléthore de spectateurs français lambdas, c'est un peu comme leur demander " Ou est Charlie ? ", sans qu'aucun d'entre eux n'ait la foutue volonté de chercher une seule seconde le dit popotin du lascar dans sa BD, et ce même si tu leurs offrais à tous sa collection complète.

Dire donc que par chez nous le gars est inconnu - ou presque - au bataillon, est un doux euphémisme.
En même temps comment se la jouer surpris devant un peuple qui se paluche allégrement sur du Kev Adams et autres Dany Boon, en prétendant qu'ils incarnent les Vraies valeurs de l'humour à la française qui a tout pour nous rendre fier.




Personnellement tout ça, c'est loin d'être ma came et pour être poli je dirais tout simplement que cela me colle des plaques de boutons plus qu'autre chose.
Chacun ses faiblesses de petites natures quand on est cinéphiles, si on peut dire hein.

Biberonné durant toute ma plus tendre enfance à l'humour décadent du Saturday Night Live - SNL pour les intimes -, j'ai été façonné en tant que cinéphile par le comique made in America, le Vrai, que je n'aurais aucun mal a proclamé comme le Best in The World, si la frayeur d'une potentielle révolte des lecteurs de cette critique - loin d'être tous pro péloches d'humour US j'en suis sur -, ne me faisait pas un chouïa frémir.

Fer de lance du SNL durant les années 90, Adam Sandler c'est une trentaine de péloches sur vingt piges - la majeure partie des immanquables de la drôlerie conne et trash -, dont pile poil la moitié ont dépassés la barre symbolique des 100 millions de billets vert au box-office.
Qu'on se le dise dans le genre comédie y'a pas à tortiller du cul, personne n'est plus triomphant que lui dans le business.


Une vraie institution outre-Atlantique à la fois adulée des fans et cible favorite - souvent à tort - de la critique (excepté pour son récent et affreux Jack & Julie), qui s'est pourtant bâtie sur un sacré enchainement d'idées originales, et franchisé une seule et unique fois avec Copain pour Toujours 2, en 2013.

Alors, quand le bonhomme impose plus ou moins à Sony, un pur produit de commande animé pour lui et sa bande de potes, force est d'avouer que sur le papier le concept faisait bander un max, surtout que le lascar désirait s'attaquer avec humour à la majorité du bestiaire légendaire de l’épouvante, de Dracula au loup-garou en passant par Frankenstein et la Momie.
Prometteur et original (même si le projet surfait sur le net regain du genre vampirique à l'époque, tout autant que la tendance très fantastiques des bandes animées du moment), Hôtel Transylvanie premier du nom l'était nettement moins à l'écran, bancal et pas forcément drôle, il ne démontrait que partiellement le génie du cinéaste Genndy Tartakovsky (papa de Samurai Jack et du Laboratoire de Dexter) au sein d'une histoire molle du genou contant la relation entre Dracula et son adolescente à canine Mavis, dont le désir d'émancipation se faisait de plus en plus pressant.


Malgré un ton bon enfant et sympatoche, il personnifiait, à l'instar des deux films Schtroumpfs (mais pas du fabuleux diptyque Tempête de Boulettes Géantes), non seulement le retard en terme d'animation de Sony Animation mais surtout l'incapacité de la firme a pouvoir pleinement titiller la maestria narrative et thématique de ses concurrents Dreamworks, Pixar ou encore Blue Sky et Laika.

Difficile de ne pas admettre donc que cet Hôtel Transylvanie 2 devait férocement redresser la barre sous peine d'incarner l'une des plus grosses déceptions du cinéma animé de ces dernières années avec Cars 2.
Fort heureusement, même si le miracle n'est pas éblouissant non plus, Tartakovsky s'est retroussé les manches et signe avec cette séquelle une jolie petite surprise qui certes s'avère toujours aussi inoffensive et bancale mais au final bien plus drôle et défendable que l’œuvre originale.

Bien plus appliqué scénaristiquement (les personnages ne sont pas croqués à la va-vite cette fois-ci), ce second opus s'échine à conter une aventure bien plus riche et prenante, brassant une multitude de thèmes universels (l'amour, la famille, la descendance, l'éducation, l'amitié, etc) prônant aussi bien le métissage que l'ouverture d'esprit et l'évolution des générations antérieurs - généralement butées question traditions.


Scindé en deux parties bien distinctes (l'escapade délirante de Dracula et son crew pour développer les pouvoirs surnaturelles du petit Denis, puis celle un poil plus sombre correspondant à l'arrivée du patriarche Vlad), d'une durée assez courte dynamitant son rythme et porté par des gags inventifs et follement référencés; l'humour (parfois joliment noir) et les ambitions narratives de cette suite font souvent mouche et permettent au film de dépasser de la tête et des épaules son prédécesseur bien moins maitrisé.

Alors tant pis si le public cible est un peu trop marqué dans sa note d'intention (c'est très bon enfant, et le mot est faible), si l’invraisemblance de certains passages frisent l'indécence, si Sony s'est laissée aller à quelques placements de produits maladroit - comme pour Les Schtroumpfs - ou encore que la 3D incarne plus un gadget marketing qu'autre chose; Hôtel Transylvanie 2 est une surprenante et excellente séquelle qui a le mérite d'amuser son spectateur tout en lui faisant passer un agréable moment au milieu d'une pléthore de monstres.

Venant d'un studio capable de faire un joli pas en avant (Tempête) avant d'en faire dix en arrière par pêché de facilité - pour être poli - (Les Schtroumpfs et sa suite, Les Rebelles de la Forêt et sa très longue franchise, Hop ou encore Mission : Noël), on saluera bien évidemment l'effort.

Reste que face à la concurrence du moment dans les salles obscures en prévision des prochaines vacances scolaires, Hôtel 2 souffrira durement de la comparaison face au très beau Mune, Le Gardien de la Lune voir même (peut-être) face à l'attendu Pan de Joe Wright...


 Jonathan Chevrier

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