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[CRITIQUE] : Life


Réalisateur : Anton Corbijn
Acteurs : Dane DeHaan, Robert Pattinson, Ben Kingsley, Joel Edgerton,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Allemand, Américain, Australien, Britannique, Canadien.
Durée : 1h52min.

Synopsis :
Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui qui allait devenir une star : James Dean.

Critique :


Après avoir mis en scène les derniers pas devant la caméra de l'inestimable Philip Seymour Hoffman - Un Homme Très Recherché -, le solide Anton Corbijn (Control, The American) s'est mis en tête de mettre en scène la naissance de l’icône tragique James Dean... attiré par les talents regrettés et déchus, l'Anton ?

Possible, reste qu'il est évident que son attendu Life avait tout pour allécher les cinéphiles que nous sommes, avec son pitch tout aussi intéressant que son casting vedette pétri de talents.


Prenant pour titre le célèbre magazine, ce biopic ciblé (même si le cinéaste se défend de définir son œuvre comme un biopic) comme Hollywood en produit à la pelle s'attache à retranscrire deux semaines de la vie de James Dean, alors sujet célèbre pour Life grâce au photographe Dennis Stock; deux semaines durant lesquels cet acteur débutant n'ayant pas encore goutté aux joies de la célébrité, va construire sa légende.

Pour camper ses héros, Corbijn brouille les pistes et offre le rôle du timide et solitaire Stock à Robert Pattinson, belle gueule dont le talent semble murir au fil des films, tandis que Dean sera joué par Dane DeHaan, décemment moins séduisant mais à la palette de jeu tellement diversifié qu'il incarne sans conteste l'un des comédiens les plus doués de sa génération.

Un duo improbable sur le papier mais qui fait décemment la force d'un film fascinant et esthétiquement merveilleux, ou chaque plan fait figure d'une photographie sublime et travaillé sous la caméra experte d'un Corbijn qui fut, rappelons-le, un photographe (et clippeur) adulé avant d'être metteur en scène.


Contemplatif - une habitude chez le bonhomme - et aux douces allures de wannabe machine à oscars, le cinéaste trouve ici un terreau parfait aussi bien pour démontrer la maitrise de sa mise en scène (certains plans sont à tomber et la reconstitution d'époque est remarquable) que pour développer les thèmes charnières de sa filmographie (la transformation de figures solitaires et tourmentées, l'isolement, la dépression) et traiter de son passé de photographe de stars.

D'une puissance dramatique étonnante, Life est également follement captivant dans son propos, la capture d'une icône torturée par le prisme d'un objectif halluciné, l'alliance contradictoire, ambigüe mais complémentaire d'une âme rebelle et introvertie qui fuit la célébrité pour mieux jouir de sa liberté et d'une autre plus observatrice et envieuse, qui désire justement accéder à la notoriété par la force de son opposée.

Formellement grandiose, sensible et appliqué, le métrage jouit surtout du jeu tutoyant la grâce de deux comédiens au sommet de leur art, dans ce qui incarne sans conteste leur plus belle prestation à ce jour.
Dane DeHaan crève l'écran, littéralement habité dans la peau de James Dean (qu'il a pourtant refusé plus d'une fois) tandis que Robert Pattinson lui, profond mais moins impressionnant que son petit camarade de jeu, n'en est pas moins convaincant dans la peau de Dennis Stock, son rôle le plus juste au sein d'une carrière qui grandit de la plus belle des manière depuis la franchise Twilight.


Leur alchimie est génial et transcende la finesse de dialogues joliment scriptés.

D'une beauté pure, intime et poétique à la fois, Life est l'une des plus belles surprises ciné du moment, un biopic sensible et impliqué qui incarne à la fois le meilleur film de son metteur en scène et la confirmation - si besoin était - que le cinéma américain s'est bel et bien trouvé deux de ses comédiens potentiellement indispensables (avec Jesse Eisenberg et Ezra Miller).

Une réussite exemplaire, tout simplement.


Jonathan Chevrier


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