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[CRITIQUE] : Mission : Impossible - Rogue Nation


Réalisateur : Christopher McQuarrie
Acteurs : Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg, Sean Harris, Rebecca Ferguson, Ving Rhames, Alec Baldwin,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : 150 000 000 $
Genre : Action, Espionnage.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h12min.

Synopsis :
L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.


Critique :

Si pendant un temps - jusqu'au troisième opus en gros -, la franchise Mission : Impossible était la cerise sur le gâteau de la fructueuse carrière au box-office du vénéré Tom Cruise, depuis le succès timide du troisième opus mais surtout, depuis la chute partielle de l'aura bankable du cultissime Maverick (délires télévisés notamment chez Oprah, défense agressive de la scientologie, congédiement puis rabibochage avec la Paramount), dont les films peinent depuis à dépasser la barre fatidique des 100M$ de recette sur leur sol.

Tous sauf les films issus de la franchise M:I donc, dont le dernier opus sous forme de reboot/suite signé Brad Bird, Ghost Protocol, avait autant su séduire le public que les critiques à sa sortie en décembre 2011, en incarnant ni plus ni moins que le meilleur opus de la saga, juste derrière l'excellent premier film signé De Palma.


Symbole de la main mise et de la toute puissance du pouvoir décisionnaire de Cruise, Mission : Impossible aura su compter en son sein au fil des aventures, plus d'un cinéaste de talents (Brian De Palma, John Woo, J.J. Abrams et Brad Bird sans oublier les occasions manquées avec Sydney Pollack, David Fincher et Joe Carnahan), ayant tous plus ou moins imposés leurs pattes pour en faire un tout qui tient follement la route, une entité à part dans le paysage du septième art mondial ses vingt dernières années (quelle franchise peut se targuer de réunir autant de films qualité depuis deux décennies ?).

Nouvel arrivant et pas des moindres, Christopher McQuarrie, scénariste sur Protocole Fantôme mais surtout nouveau BFF du Tom depuis Jack Reacher (ils rempileront très prochainement pour la suite d'ailleurs) avait la lourde tâche de perpétuer ce lourd héritage avec son Rogue Nation, belle promesse d'un thriller d'espionnage burné et old school qui a tellement la confiance de sa major, que celle-ci ne s'est pas gêné pour l'avancer de plus de quatre mois sur le calendrier des sorties, histoire de lui éviter une grosse désillusion face à l'écrasant Star Wars : Le Réveil de la Force.

Un choix des plus malin puisque M:I-5 incarne sans conteste le meilleur blockbuster de l'été ciné chargé de 2015, et ni plus ni moins que le meilleur Mission Impossible avec le premier, tant il incarne un divertissement des plus total aussi intelligent que d'une richesse folle.


Suite direct du film de Brad Bird puisqu'il prolonge la lutte du MIF contre le Syndicat (et que, tout comme lui, il s'attache de nouveau à suivre au plus près les événements du destin de Hunt tout en faisant revenir la majorité des personnages) tout en créant une vraie continuité au sein de la saga, Rogue Nation compte cette poursuite vers l'inconnu, vers cet ennemi de l'ombre là ou le MIF, pourtant constamment en danger, se voit finalement démanteler par une CIA ne digérant plus les loupés des missions passées (l'explosion du Kremlin dans Ghost Protocol, le piratage de la CIA dans Mission : Impossible).

Pire, symbole même de cette section de l'impossible, Ethan Hunt ici élevé au rang de légende vivante, se verra traqué par la CIA pour en faire un fugitif - tout comme ses petits camarades.
En clair, tout convergerait presque pour que ce Rogue Nation incarne un épisode définitif - ou presque puisque M:I-6 est déjà en chantier -, avec ces citations avouées à la saga et ses ressemblances frappantes (Sean Harris/Solomon Lane s'impose comme un négatif de Hunt, tout comme Dougray Scott/Sean Ambrose), notamment via une intrigue Hitchockienne aux vérités floues que n'aurait pas renié Brian De Palma.

Vrai film d'espionnage aux enjeux solides et captivants, d'une tension de chaque instant magnifié par des scènes d'action toutes plus renversantes les unes que les autres - défiant aussi bien la concurrence que les standards imposés par les films précédents -, qu'une étude des personnages franchement remarquable (Ethan Hunt arrive à prendre encore un peu plus d'ampleur malgré cinq films au compteur, et chacun à droit à son moment de gloire); la péloche est un délice de chaque instant foutrement spectaculaire et prenante dominé par une réalisation aussi maitrisée qu'exigeante, un véritable sommet de dramatisme et d'esthétisme (la scène de l’Opéra de Viennes reste un must-see indécent) old school et moderne surprenant mais définitivement génial.


Mieux, par l'intermédiaire du personnage de Ilsa Faust, McQuarrie offre enfin un Vrai personnage féminin capable de tenir la dragée haute à Tom Cruise, charismatique et complexe, séduisante sans pour autant être forcément à tomber, mais surtout campé avec conviction par une fantastique Rebecca Ferguson.

Mais le plus beau reste tout de même le traitement laissé au personnage de Hunt, joué par un Cruise n'ayant jamais aussi bien porté son personnage qui est, quoi qu'en diront certains, le rôle de sa vie.
Plus les opus passent, plus le bonhomme est à l'aise avec un héros pour lequel il ne rechigne plus de dévoiler les failles (son mariage douloureux, son envie de tout quitter) tout autant que son statut iconique (il se bat pour préserver le bien du mal, même si la frontière entre les deux est difficile à percevoir) et cartoonesque de quasi-Superman légendaire, dont l'invincibilité a rarement été aussi mis en image que rudement mis à l'épreuve.

Mission : Impossible c'est lui, il est le fer de lance de la saga, son point d'ancrage majeur et il aura été plus que malin d'ailleurs de la part de l'acteur (qui doute encore de son intelligence face au business ?) d'y intégrer la patte de McQuarrie, un scénariste/réalisateur bien connu pour privilégier la force de ses héros (remember Usual Suspect ou encore Jack Reacher) que l’esbroufe visuelle, une volonté encore plus louable pour un blockbuster.


Il n'empêche que tout est dosé à la perfection dans ce Rogue Nation, de la fluidité de la narration à la caractérisation des personnages (tous merveilleusement joués), du montage nerveux au suspens savamment millimétré, de la rugosité des scènes d'action à la finesse de son humour et de son émotion.

Une réussite exemplaire sans aucune fausse note (jusque dans la B.O. de Joe Kramer, passant derrière Silvestri, Elfman, Zimmer et Giacchino), à tel point que l'on attend déjà avec une furieuse impatience un sixième film qui devrait être tourner d'ici l'été prochain - mais sans McQuarrie.

<3 Ethan Hunt forever...


Jonathan Chevrier


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