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[CRITIQUE] : Unfriended


Réalisateur : Levan Gabriadze
Acteurs : Shelley Hennig, Moses Jacob Storm, Renee Olstead,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : 1 000 000 $
Genre : Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h23min.

Synopsis :
Une jeune lycéenne se suicide après qu'une vidéo compromettante sur elle ait été publiée sur Internet. Un an plus tard, six de ses amis se connectent, un soir, sur skype, pour "tchater" entre eux. Mais une septième personne, inconnue des autres, se connecte également. Cet intrus se montre très vite sous un visage inquiétant et menace les six amis de tuer le premier qui se déconnectera. Peu à peu, les événements tragiques qui ont marqué la bande, un an plus tôt, refont surface et se montrent sous un nouveau jour.



Critique :


Même si les péloches qu'il produit depuis plus de cinq ans maintenant ont toujours été hautement douteuses, force est d'avouer qu'il est impossible de ne pas reconnaître la main mise sur le box-office de la méthode Jason Blum, la plus prolifique du cinéma de genre ces dernières années.

Pour preuve, quasiment un film sur deux produit par le lascar, avec des budgets toujours hautement raisonnable - rarement plus de cinq millions de dollars -, ont fait des malheurs en salles, multipliant souvent par dix (voir plus), leurs mises de billets vert initiales.

Des franchises Paranormal Activity, American Nightmare, Sinister et Insidious en passant par Dark Skies ou même Un Voisin trop Parfait, le Jason est en train de gentiment imposer un nouveau modèle économique à Hollywood, un cocktail détonnant entre concepts bandants, des atours de top budget et un potentiel cinématographique foutrement franchisable.


Reste qu'à l'instar du concept du found footage qui a fait une grande partie de son succès, la méthode Blum a rudement été mise à l'épreuve par la concurrence au box-office, et notamment celle de la Warner et du raz de marée complètement incompréhensible de leur piteux Annabelle (le premier d'une longue date malheureusement).

Mais si ces recettes sont un poil moins impressionnantes qu'à l'époque de son apogée (Paranormal Activity 5, Sinister 2 et American Nightmare 3 ne sont cependant pas encore sortis), la firme s'est offert une jolie crédibilité au sein de la hiérarchie du septième art ricain grâce au triomphe d'estime du merveilleux Whiplash de Damien Chazelle.

Comme on ne change pas une méthode qui gagne - et encore moins à Hollywood -, le voilà donc qu'il nous revient en ce mois de juin 2015 avec une nouvelle péloche horrifique - après Lazarus Effect en mars dernier et le piteux Ouija en avril -, Unfriended, second passage derrière la caméra du soviétique Levan Gabriadze.



Un petit carton au box-office US qui sur le papier, ne nous fera décemment pas oublier le merveilleux It Follows, référence flippante de l'année jusqu'à maintenant.
 
Unfriended donc, ou l'histoire tout d'abord, d'une jeune lycéenne qui se suicide après qu'une vidéo compromettante sur elle ait été publiée sur Internet.
Un an plus tard, six de ses amis se connectent, un soir, sur skype, pour "tchater" entre eux.
Mais une septième personne, inconnue des autres, se connecte également.

Cet intrus se montre très vite sous un visage inquiétant et menace les six amis de tuer le premier qui se déconnectera.
Peu à peu, les événements tragiques qui ont marqué la bande, un an plus tôt, refont surface et se montrent sous un nouveau jour.


Surfant tête la première sur une mode que l'on espérait pourtant morte et enterrée (le found footage), tout en pompant allégrement sur le cultissime Ring (la vidéo maudite qui tue) mais également sur les slashers aux menaces intimidantes de la fin des 90's (Souviens-Toi l’Été Dernier ou encore Scream et Urban Legend), le tout se voulant comme un divertissement mollement critique face à la condition de la jeunesse d'aujourd'hui (l'ultra dépendance aux réseaux sociaux c'est pas bien, tout ça tout ça), Unfriended est un sommet du mauvais gout aussi navrant qu'il est ennuyeux voir même fortement agaçant.

Laborieux, s'attachant à une bande d'ados tout sauf attachante (dans le même genre, on trouvait plus d'intérêt à suivre le héros Elijah Wood dans le pourtant maladroit Open Windows) livrée au joug d'une figure virus/fantomatique sur-présente, le film de Gabriadze ne développe jamais vraiment le concept pourtant curieux et fascinant du " meurtre en ligne 2.0 ", et l'on assiste tout du long avec un désintérêt profond, la disparition à la chaine de personnages ridicules et au manque de profondeur abyssale.

Un rythme ronflant (que ne boostera pas quelques rebondissements pourtant pas trop idiots) doublé d'un traitement foutrement prévisible et trop soft pour réellement tenir en haleine, ajouté à une histoire simpliste à l'extrême et à un jeu d'acteur difficilement inspiré - et le mot est faible -, sans forcer, Unfriended accumule tous les défauts navrants de la production horrifique et au rabais actuelle, et ferait même passer l'indigeste Paranormal Activity pour un must see.


Les ados follement impressionnables d'aujourd'hui vont frémir à sa vision, les vrais amateurs de péloches horrifiques eux, prieront pour qu'un nouveau Bernard Madoff vienne piquer tout le pognon de tonton Blum, histoire qu'il arrête de nous saloper un cinéma de genre US agonisant et l'anus en fleur après un énième gangbang de trop...


Jonathan Chevrier

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