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[CRITIQUE] : Le Petit Prince


Réalisateur : Mark Osborne
Acteurs : avec les voix de Clara Poincaré, Florence Foresti, André Dussolier, Marion Cotillard, Vincent Cassel, Guillaume Gallienne, Laurent Lafitte, Vincent Lindon et Andrea Santamaria.
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : 60 000 000 $
Genre : Animation, Aventure.
Nationalité : Français.
Durée : 1h48min.

Le film a été présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2015

Synopsis :
C’est l’histoire d’une histoire.
C’est l’histoire d’une petite fille, intrépide et curieuse, qui vit dans un monde d’adultes.
C’est l’histoire d’un aviateur, excentrique et facétieux, qui n’a jamais vraiment grandi.
C’est l’histoire du Petit Prince qui va les réunir dans une aventure extraordinaire.


Critique :


Au sein d'un été animé ou la bataille fera certainement rage entre les émotions drôles et bouleversantes de chez Pixar (Vice Versa) et les bouffonneries jouissives et hilarantes des si touchants Minions (Les Minions), la nouvelle adaptation du chef d’œuvre de Saint-Exupéry signé Mark Osborne, a décemment de quoi faire son trou.

Surtout qu'aucune péloche d'envergure conçu pour nos chères petites têtes blondes, ne viendra lui tirer la bourre durant le riche et ensoleillé mois d’août (il sort le 29 juillet prochain).
Et ce n'est pas plus mal tant la prouesse réalisée par Osborne (Kung-Fu Panda tout de même), est absolument exceptionnelle et mérite d'être célébrée dans les salles obscures hexagonales.

Pari plus que risqué de toucher encore une énième fois au conte intemporel qu'incarne Le Petit Prince, cette version 2015 à l'envergure assez exceptionnelle (le nombre de talents impliqués au casting vocal est juste impressionnant) réussit non seulement à capter toute la magie de l’œuvre matricielle, mais surtout à incarner une adaptation aussi originale et osée qu'elle est poétique et maitrisée.


Le Petit Prince ou l'histoire d'une Petite Fille qui, pour réussir son entrée à la prestigieuse Académie Werth, emménagent avec sa maman dans une nouvelle maison.
Les vacances studieuses de la Petite Fille qui est bien plus sérieuses que son âge, sont rythmées par l’emploi du temps rigoureux établi par sa maman, mais ils vont pourtant être très vite perturbées par l’Aviateur, un voisin aussi excentrique que généreux.
Avec lui, elle va découvrir un monde imaginaire et extraordinaire où tout est possible.

Un monde dans lequel l’Aviateur a autrefois croisé un mystérieux jeune garçon, un Petit Prince.

C’est alors que l’aventure de la Petite Fille dans l’univers du Petit Prince commence, et c'est aussi là que la Petite Fille redécouvrira son enfance au travers des rencontres du jeune héros avec le Renard, la Rose, le Serpent, le Vaniteux, le Businessman.


Elle comprendra dès lors qu’on ne voit bien qu’avec le cœur et que l’essentiel est invisible pour les yeux...


Véritable histoire dans l'histoire qui relègue littéralement au second plan les personnages familiers de l'histoire (Le Petit Prince, L'Aviateur, le renard, la rose,...) et la trame du livre, Le Petit Prince conte l'aventure imagée et hors celle connue d'une Petite Fille à l’avenir tout tracé et terne, qui verra son existence bouleversée lors de sa rencontre avec l'Aviateur, qui n'a jamais publié son livre et qui trouvera en la jeune héroïne, une complice des plus attentive et innocente pour partager son merveilleux univers.

Culotté dans sa volonté salvatrice de citer l’œuvre de Saint-Exupéry dans une mise en abyme intelligente, et sans ne jamais l'adapter - a proprement parler -, gracieux dans son esthétique mélangeant habilement CGI et stop motion (avec des personnages de papiers prenant vie) et à la poésie évocatrice citant fabuleusement l'univers unique du maitre Miyazaki; la péloche signé Mark Osborne mêle merveilleusement réalité et fiction au sein d'une intrigue à la beauté et à la justesse ensorcelante, nous faisant redécouvrir avec malice une histoire que l'on croyait pourtant entièrement explorée.

Entre audace et respect, d'une animation irréprochable et porté par de sublimes fulgurances, référencé, porté par des personnages joliment attachants (l'Aviateur en tête, dont il est difficile de ne pas imaginer qu'il est Saint-Exupéry), même si la parabole de la vie (l'amour, l'amitié ou encore l'enfance) chère à l’œuvre originale se voit un brin zappé et que la seconde partie - totalement inventée - peine à atteindre la maestria de la première; Le Petit Prince est une franche réussite aussi surprenante qu'elle est touchante et charmante.


Une ode à l'enfance muée par de belles intentions et qui interroge constamment notre imaginaire (à l'instar des récents A La Poursuite de Demain et plus directement dans le cinéma d'animation, La Grande Aventure Lego), et nous pousse à conserver et protéger notre âme d'enfant dans un monde d'adulte ou toute rêverie se voit cruellement molestée par la dure réalité du quotidien.

Intemporel (le livre a déjà 72 ans et traitait déjà de cette nécessité), émouvant, audacieux et franchement sublime, il incarne sans conteste l'un des passages obligés de ce riche et excitant été ciné de 2015.


Jonathan Chevrier


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