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[CRITIQUE] : Cake


Réalisateur : Daniel Barnz
Acteurs : Jennifer Aniston, Adriana Barraza, Anna Kendrick, Sam Worthingon, Felicity Huffman, William H. Macy,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Claire Bennett va mal. Il n'y a qu'à voir ses cicatrices et ses grimaces de douleur dès qu'elle fait un geste pour comprendre qu'elle souffre physiquement. Elle ne parvient guère mieux à dissimuler son mal-être affectif. Cassante et parfois même insultante, Claire cède à l'agressivité et à la colère avec tous ceux qui l'approchent. Son mari et ses amis ont pris leurs distances avec elle, et même son groupe de soutien l'a rejetée. Profondément seule, Claire ne peut plus compter que sur la présence de sa femme de ménage Silvana, qui supporte difficilement de voir sa patronne accro à l'alcool et aux tranquillisants. Mais le suicide de Nina, qui faisait partie de son groupe de soutien, déclenche chez Claire une nouvelle fixation. Tout en s'intéressant à la disparition de cette femme qu'elle connaissait à peine, Claire en vient à s'interroger sur la frontière ténue entre vie et mort, abandon et souffrance, danger et salut. Tandis qu'elle se rapproche du mari de Nina et de leur fils, Claire trouvera peut-être un peu de réconfort…


Critique :



Depuis plus de vingt ans maintenant, la belle Jennifer Aniston dont les années ne semblent pas avoir de réels impact sur la plastique, est l'une des égéries majeurs de la comédie US.

Merci à la série Friends, dont elle est la seule à avoir vraiment su capitaliser sur le succès monstre, mais aussi à ses choix plus que malin en s'associant avec quelques-unes des figures les plus importantes du Frat Pack (Vince Vaughn via La Rupture, Ben Stiller avec Polly et Moi, Owen Wilson avec Marley et Moi ou encore Paul Rudd avec Peace, Love et Plus si Affinités et plusieurs films avec le duo Jason Sudeikis/Jason Bateman), ou encore les méga stars du B.O Adam Sandler et Jim Carrey.

Une carrière rondement bien menée dans l'humour, mais comme toute star du genre, la belle aspire à un virage plus indépendant/dramatique, non seulement pour faire taire les critiques qui ne la voit que dans des comédies pas toujours très fines, mais surtout pour s'offrir une certaine légitimité voir - cerise sur le gâteau -, un potentiel nouveau statut d'actrice oscarisable, à l'instar de Sandra Bullock qui elle aussi, a longtemps fait ses gammes dans la comédie, la romance et même le cinéma d'action.


Son cheval de Troie pour faire pleurer dans les chaumières et plier l'industrie, le bien nommé Cake de Daniel Barnz, auteur du sirupeux et franchement foireux Sortilège, une péloche totalement vouée à sa cause et qui aura justement su faire parler d'elle ses derniers mois outre-Atlantique pour la performance de la Jenny, en complet contre-emploi et au sex-appeal méchamment amoché pour l'occasion.

La culte Rachel Green y campe Claire Benett, une femme qui souffre aussi bien intérieurement que physiquement, ses nombreuses cicatrices parlant pour elle.
Un mal-être affectif qu'elle exprime avec un dépendance à l'alcool et aux médicaments, mais surtout avec une colère constante, parfois même insultante avec tous ceux qui l'approchent, au point qu'elle a perdu son mari et même tous ses amis.
Même son groupe de soutien l'a rejetée, et seule sa courageuse femme de ménage Silvana, l'empêche de complétement sombrer dans la solitude.

Mais le suicide d'une ancienne membre de son groupe de soutien, Nina, va diamétralement changer sa manière d'aborder son existence, son rapport à la mort ou encore à l'abandon.
Et à mesure qu'elle se rapproche d'avec le mari de Nina et de son fils, celle-ci trouvera peut-être une raison de ne plus se détruire de l'intérieur et de gouter de nouveau à la vie...


Complétement asociale, abimée, littéralement bouffée de l'intérieur, la belle en impose sincèrement dans la peau d'une mère/épouse quadragénaire dévastée par un deuil irréparable (la mort de son fils à la suite d'un accident), dont elle ne cessera de culpabiliser jusqu'à s'enfoncer durablement dans la dépression.

Méconnaissable, convaincante comme jamais en héroïne antipathique et sarcastique au possible autour d'un casting méchamment talentueux et finement choisi pour la mettre en valeur, ses répliques cyniques et cinglantes font souvent mouche et la douleur qui l'anime transpire à l'écran.
Son alchimie avec l'éblouissante Adriana Barraza, qui campe la femme de ménage Silvana, est joliment touchante et parachève à la perfection l'humanisation du personnage de Claire.

Dommage donc que Barnz, pas des plus inspirés derrière la caméra à la différence de sa vedette-titre, ne donne que trop rarement de relief à son long métrage, drame intimiste méchamment mou du genou et dont les personnages les plus intéressants (la gourou alcoolique du groupe de soutien, la merveilleuse Felicity Huffman; le mari de Nina joué par un charismatique Sam Worthington ou encore Nina, sorte de conscience de Claire campée par une Anna Kendrick un poil agaçante) se voient méchamment sacrifiés sur l'autel du " tout pour mon personnage principale ", il est vrai - heureusement - très bien croqué.


Peu empathique, simpliste, commun et manquant cruellement de profondeur et d'audace dans son traitement de sujets graves (le suicide, la dépression, l'auto-destruction, le deuil d'un enfant) sans pour autant être franchement honteux - on a vu plus bourratif -, Cake est un comédie dramatique intimiste parmi tant d'autres, forcé et manipulateur (les larmes sont constamment recherché par Barnz), divertissant juste ce qu'il faut mais qui aurait décemment mérité un meilleur traitement vu la performance imposante de son actrice vedette, qui vaut à elle seule le déplacement.

Si elle n'a pas décroché sa nomination aux oscars avec ce rôle, la belle Aniston a prouvée qu'elle en avait plus dans ses valises que beaucoup auraient pu le penser.
De quoi suivre la suite de sa carrière avec un intérêt plus prononcé...


Jonathan Chevrier


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