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[CRITIQUE] : Jupiter - Le Destin de l'Univers


Réalisateur : Andy et Lana Wachowski
Acteurs : Channing Tatum, Mila Kunis, Sean Bean, Eddie Redmayne, Douglas Booth, Tuppence Middleton, Doona Bae,...
Distributeur : Warner Bros France
Budget : 175 000 000 $
Genre : Science-Fiction, Aventure, Action, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h17min.

Synopsis :
Née sous un ciel étoilé, Jupiter Jones est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n'a d'autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n'est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l'attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d'un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l'équilibre du cosmos…



Critique :

" Je suis le mal aimé ", chantait dans les années seventies un certain Claude François, difficile de ne pas admettre que les pourtant géniaux Andy et Lana Wachowski ne pourraient pas en faire de même, tant leur côte de popularité aussi bien en salles que critique, est au plus bas depuis... Matrix.

Deux suites magistrales (mais un poil bancales) plus tard, le duo de cinéastes le plus singulier du business nous revenait avec le vrombissant et spectaculaire Speed Racer, flop intersidéral immérité qui a bien failli couter le scalpe Hollywoodien au précieux Emile Hirsch, mais qui, en revanche a bien couté celui de Matthew Fox.

Pas découragé pour autant, ils nous sont revenu il y a presque deux ans maintenant, avec le monumental Cloud Atlas, encore une fois méchamment boudé dans les salles obscures, là ou il incarnait, au bas mot, l'un des chefs d’œuvres majeurs de la dernière décennie.


Plus revanchard que jamais, ils débarquent cette semaine dans nos salles obscures avec Jupiter Ascending, space opera foutrement ambitieux sous forme de blockbuster SF imposant, preuve si il en est qu'ils sont bien les seuls à constamment remettre en cause leur travail et leur cinéma au sein de l'industrie ricaine.

Et tant pis si le film ne plait pas à tout le monde ou qu'il se dirige, une fois encore malheureusement, vers un bide conséquent au box office : Jupiter est définitivement un séisme sur pellicule, une claque sans nom qui aura bien valu sa longue attente depuis juillet dernier...

Jupiter - Le Destin de l'Univers ou l'histoire de Jupiter Jones, une jeune fille née sous les étoiles et qui est promise à un destin hors du commun.
Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n'a d'autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes.

Ce n'est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l'attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d'un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l'équilibre du cosmos...


C'est d'une simplicité effarante, sur une idée purement commerciale commandée par la Warner, de lancer une potentielle franchise SF capable de titiller Disney (aussi bien les firmes LucasFilms que Marvel) sur son propre terrain, les Wachowski accouchent avec Jupiter Ascending non pas d'un blockbuster formaté et impersonnel - la solution de facilité - mais bien d'une œuvre moderne, intime, étrange et infiniment osée comme on n'en a jamais (ou alors très rarement) vu sur grand écran.

En l'espace de quelques minutes d'expositions seulement (très, voir trop, informatives), les Wachow enterre littéralement toute la concurrence et offre le plus beau et le plus impressionnant trip spatiale et futuriste depuis Star Wars et Dune, rien que ça.
Visuellement , le grand spectacle qu'incarne le dernier chef d’œuvre des Wachow sidère constamment notre rétine, tant chaque parcelle de bobine respire l'ambition démesurée mais totalement cohérente de leur créativité, bourrée jusqu'à la gueule de minuscules détails incarnant un défi de taille vu son immense richesse.

Une richesse visuelle qui va de pair avec une densité thématique remarquable (la critique du capitalisme et la réincarnation notamment, thèmes phares de leur cinéma tout autant que celui de l'amour), offrant une relecture du conte de fées pour mieux le déconstruire dans cette rencontre entre Boucle d'Or, Cendrillon, Blanche-Neige et Alice aux Pays des Merveilles fascinante, remakant presque leur culte Matrix (la notion d’Élu, le rapport à la réalité biaisée, l'humanité rabaissée au rang d'esclave consommable par une puissance supérieur, l'histoire d'amour prévisible), tout en y apportant leur amour pour la folie créative et imaginative et les romances  façon bluettes faciles et nécessaire au sauvetage de l'humanité.


Organique (mais quels CGI bordel !) au point de croire réel tout ce qui peut bien se passer devant nos yeux, porté par des scènes d'action hallucinantes (jamais Chicago n'aura paru aussi puissant), un rythme effréné et un script certes linéaire (le traitement limité de l’héroïne campée par Mila Kunis) mais dont la maestria du storytelling force éminemment le respect vu la large palette d'enjeux dramatiques et émotionnelles usée pendant plus de deux heures, Jupiter - Le Destin de l'Univers est un spectacle de tous les instants, inédit (malgré une pluie de références), subversif et étourdissant.

Creusant encore un peu plus le sillon de la différence, que ce soit dans les fondements de sa production (complétement singuliers tout en étant plus ou moins en adéquation avec les tendances intergalactique et spatial du moment) ou même dans son traitement, le duo assume et maitrise complétement son propos en osant tout (des références aux méchas en passant par des guerriers mi-chiens mi-hommes très divinités égyptiennes, via un bestiaire imposant), même le mauvais gout le plus profond (le personnage malsain d'un Eddie Redmayne très théâtrale, au complexe Œdipien marqué) jusqu'à un climax en complet apothéose.

Ahurissant et sans égal, Jupiter Ascending est un un trip visionnaire et orgasmique dans l'espace d'une générosité sans limite, un bonheur intense pour tout amateur de cinéma racé, intelligent et exigeant.


Le meilleur blockbuster de 2015 est bel et bien là (pour le moment).

Good luck J.J., les Wachow te donnent bien le bonjour avec leur Jupiter, et te mettent légèrement la pression quand à l'hyper attendu Episode VII de la franchise Star Wars, que tu nous a concocté pour la fin d'année...


Jonathan Chevrier


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