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[CRITIQUE] : Le Septième Fils


Réalisateur : Sergei Bodrov
Acteurs : Jeff Bridges, Julianne Moore, Ben Barnes, Alicia Vikander, Djimon Hounsou, Antje Traue, Olivia Williams, Kit Harington,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Fantastique Aventure.
Nationalité : Américain, Britannique.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Une époque enchantée, où les légendes et la magie ne font qu'un…L’unique guerrier survivant d'un ordre mystique  part en quête d'un héros prophétique doté d’incroyables pouvoirs, désigné par la légende comme étant le dernier des Sept Fils.
Le jeune héros malgré lui, arraché à la vie tranquille de fermier qu'il menait jusqu'à présent, va tout quitter pour suivre ce nouveau mentor rompu au combat. Ensemble ils tenteront de terrasser une reine d’autant plus maléfique qu’elle a levé contre le royaume une armée d'assassins redoutables aux pouvoirs surnaturels.


Critique :

On le sait, les franchises Twilight et Harry Potter ne sont plus présentes dans le paysage du septième art actuel, quoique pour le second, sa résurrection est, plus ou moins, actuellement en route.
Du coup, depuis quelques années maintenant, le jeu à la mode à Hollywood et auquel toutes les grosses majors - ou presque -, s'adonnent en se tirant salement la bourre, c'est le jeu du " qui qui c'est qui leur trouvera un successeur littéraire solide et franchisable ", capable de faire plier le box-office et d'autant faire pleuvoir les billets vert.

Mis à part Lionsgate et son pari fructueux Hunger Games - qui il est vrai, boxe dans une catégorie bien plus qualitative que celle des aventures guimauves de Bella et de son vampire brillant -, ainsi que Summit (associé à Lionsgate...) avec Divergente, le constat est sans appel : toutes les majors se sont méchamment vautrées la gueule avec leurs tentatives décevantes.

Aucune n'a réussit à trouver sa nouvelle poule aux œufs d'or et pire même, le cinéma fantastique pour ados boutonneux commence sérieusement à entamer son déclin, mort qu'il s'est auto-infligé en répétant inlassablement son recyclage abusif du peu d'idée originale qu'il a pu avoir sous la main.


Alors quand on a vu Le Septième Fils pointer le bout de son nez, on s'était dit qu'avec son mélange plus ou moins hasardeux d'Eragon, Willow et Game of Thrones, un nouveau flop retentissant n'était définitivement pas à exclure.

Mais le truc, c'est que l'adaptation homonyme du roman pour enfants (et d'une série de 13 tomes) signé Joseph Delaney, a tellement enchainer les poisses qu'il est vite devenu attachant dans son malheur, aux yeux des cinéphiles que nous sommes.

Retardé en post-production (suite à la faillite des studios en charge des effets spéciaux), méchamment largué l'an dernier par une Warner qui n'avait pas - ou peu - d'intérêt à son égard et qui ne savait surtout plus quoi faire avec (la faute au divorce qui a depuis été consommé, entre la major et le studio Legendary, producteur de la chose), récupéré sans grand enthousiasme par une Universal sans franchise pour ados, et balancé dans les salles obscures à l'aveuglette pour les fêtes de fin d'année 2014...

Dire que The Seventh Son est le blockbuster le plus poissard du moment, est un doux euphémisme.


Un comble puisqu'à la différence de beaucoup de ses concurrents Hollywoodiens, cette adaptation se paye le luxe d'avoir pour elle un pitch méchamment alléchant - à défaut d'être réellement original -, mais surtout un casting de talents tellement bandant que s'en est indécent : les inestimables Jeff Bridges et Julianne Moore (pile quinze ans après le cultissime The Big Lebowski !) mais aussi Ben Barnes, Djimon Hounsou, la douce Alicia Vikander, Antje Traue, Olivia Williams et Kit " Jon Snow " Harington.

Pas un casting de manchot, de plus sous la houlette du prometteur réalisateur russe Sergei Bodrov (les excellents Nomad et Mongol), pour son baptême du feu à Hollywood.

Tout pour satisfaire les amateurs de fresques héroïc fantasy que nous sommes, et pourtant, pourquoi ce Septième Fils semble t-il aussi mal-aimé ?

La question se pose bien là, puisque si il était logique de présager le pire à son sujet, le film de Sergei Bodrov s'avère au final joliment efficace, certes pas dénué de quelques défauts mais surtout très, très loin de l'étiquette du bon gros nanar couteux et embarrassant que beaucoup ont voulu lui coller sur le dos de la pellicule.


The Seventh Son ou l'histoire, il y a bien longtemps, d'une force maléfique menaçait de se déchaîner et de raviver la guerre entre les puissances surnaturelles et l’humanité.

Depuis plusieurs siècles, l'Epouvanteur, le chevalier Maître Gregory retenait prisonnière la redoutable et maléfique sorcière Mère Malkin, mais celle-ci s’est désormais échappée et cherche à se venger.
Convoquant ses adeptes, Mère Malkin s’apprête à déverser sa terrible colère contre un monde qui ne s’y attend pas. Seul Maître Gregory peut encore s’y opposer.

Au cours d’un affrontement mortel, Gregory se retrouve face à face avec une force maléfique qu’il craignait de voir resurgir un jour.
Dès lors, il lui faut initier son nouvel apprenti, un nouvel épouvanteur, le jeune Tom Ward, pour combattre la pire magie noire de tous les temps.

Mais il doit le faire d’ici la prochaine pleine lune, alors que plusieurs années sont en général nécessaires pour accomplir une telle mission.
Le dernier espoir de l’humanité tient dorénavant entre les mains du septième fils d’un septième fils...


Si il dépasse de la tête et des épaules ces petits concurrents du fantastique pour ados L'Assistant du Vampire, Les Chroniques de Spiderwick, Eragon mais surtout la franchise Percy Jackson, Le Septième Fils aurait même pu avoir tout de l'aventure épique référentielle sur grand écran, si son récit foutrement bancale ne s'entêtait pas à constamment lui mettre des bâtons dans les roues.

Manquant cruellement de consistance - notamment dans ses dialogues proprement anecdotiques -, d'originalité, d'enjeux dramatiques mais surtout férocement prévisible - jusque dans son twist final -, l'intrigue du film pêche par son inconsistance (c'est assez bateau et ça aligne les poncifs faciles) et ses quelques incohérences, des défauts narratifs à certainement imputer à ses multiples réécritures et à son nombre, trop nombreux, de plumes au scénario (Steven Knight, Max Borenstein, Charles Leavitt et Matthew Greenberg, rien que ça).

Mais si il peine à exister narrativement (dommage, vu sa jolie morale critiquant la stigmatisation et l'intolérance), esthétiquement en revanche, la péloche s'avère proprement impressionnante, optimisé par une 3D étonnement agréable, qui apporte (pour une fois) une jolie profondeur au propos.

Gonflé par des SFX de qualité, les nombreuses créatures du bestiaires de Bodrov sont impressionnantes, les scènes de combats - souvent dantesques - sont d'une fluidité et d'une lisibilité étonnante et la pluie de décors convoqué par le cinéaste s’avèrent même tous aussi beaux qu'imposants.


Porté par une mise en scène inspiré, colorée et aérienne et un score épique signé par Marco Beltrami, le film jouit même d'un casting impeccable, qui fait le job avec sérieux et enthousiasme, que ce soit Julianne Moore, impeccable de sobriété dans la peau d'une sorcière jouissivement tyrannique ou Jeff Bridges - rompu aux blockbusters bancales depuis quelques années - indécent de charisme.

Tout en naïveté, Ben Barnes est quand à lui convaincant dans la peau du héros, Tom Ward (déjà de Stardust mais surtout du Monde de Narnia, dans l'armure du Prince Caspian), tout comme la douce Alicia Vikander, qui confirme tout le bien que l'on pense d'elle depuis l'exceptionnel Anna Karenine de Joe Wright.

Loin du four annoncé, Le Septième Fils n'est pas forcément le hit qui fera trembler Katniss et sa bande dans la hiérarchie actuelle des péloches pour ados - et encore moins Harry Potter - mais une jolie péloche qui se laisse regarder sans déplaisir comme tout gros spectacle made in Hollywood, de la série B logiquement stéréotypée et classique mais toujours judicieusement rythmée, référencée, maitrisée et immersive pour convenablement séduire son spectateur (qui, il est vrai, ne devra pas élever trop haut non plus, son seuil d’exigence).


Bref du bon divertissement de noël, honnête et efficace juste ce qu'il faut, et qui incarne un second choix de luxe pour tous les fans d'héroïc fantasy dans les salles obscures en ce mois de décembre, derrière l'exceptionnel dernier opus de la franchise du Hobbit.

Vivement la suite (peut-être)...


Jonathan Chevrier


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