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[CRITIQUE] : Les Boxtrolls


Réalisateur : Graham Annable et Anthony Stacchi
Acteurs : Avec les voix de Isaac Hempstead-Wright, Elle Fanning, Ben Kingsley, Simon Pegg, Nick Frost,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min.

Synopsis :
Les Boxtrolls est une fable qui se déroule à Cheesebridge, une ville huppée de l’époque victorienne, dont la principale préoccupation est le luxe, la distinction et la crème des fromages les plus puants. Sous le charme de ses rues pavées, se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui rampent hors des égouts la nuit pour dérober ce que les habitants ont de plus cher : leurs enfants et leurs fromages. C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru. En réalité les Boxtrolls sont une communauté souterraine d’adorables et attachantes créatures excentriques qui portent des cartons recyclés comme les tortues leurs carapaces. Les Boxtrolls ont élevé depuis le berceau un petit humain orphelin OEuf, comme l’un  des leurs, explorateur de décharge et collectionneur de détritus mécaniques.

Ils deviennent soudainement la cible d’un infâme dératiseur Archibald Trappenard qui voit dans sa disposition à éradiquer les trolls son ticket d’entrée au sein de la bonne société de Cheesebridge. La bande de bricoleurs au grand coeur doit alors se tourner vers celui dont ils ont adopté la responsabilité, ainsi qu’une jeune fi lle de la haute qui n’a pas froid aux yeux, Winnie afin de concilier leurs deux mondes, au gré des vents du changement... et du fromage...

  

Critique :

Force est d'admettre que depuis L'Etrange Pouvoir de Norman, le studio Laïka nous a séduit pour de bon, lui qui nous avait déjà beaucoup étonné en 2009 avec le très beau Coraline.

Sublime teen movie d'horreur référentiel et poétique pour les gosses, en stop motion et en 3D, sous couvert d'une déclaration d'amour au cinéma des 80's et des péloches horrifiques de la Hammer doublé d'un humour noir savoureux et d'une habile critique humaine, il fallait véritablement être de mauvaise fois pour ne pas reconnaitre que tout n'était que pur bonheur pour le spectateur dans cette péloche d'animation au coeur gros comme ça.

Et de là était née la " méthode " à part Laïka, à savoir un déballage technique on ne peut plus impressionnant (une animation de marionnettes en stop motion, un travail de titan complétement à contre-emploi de ses concurrents chez Pixar ou encore Dreamworks) au service d'une histoire certes toujours un poil simpliste, mais à l'univers sombre, adulte et référencé séduisant.

La firme ose tout mais sort toujours vainqueur à la fin, rien de plus logique donc que nous attendions avec une furieuse impatience leur troisième essai, Les Boxtrolls, adapté d'un roman à succès signé Alan Snow.
Péloche dont on déplore déjà la campagne promotionnelle un brin trop timide et sa sortie en plein mois d'octobre über chargé, ne laissant pas présager une vision potentiellement remarquée pour un studio pourtant franchement méritant...


Les Boxtrolls ou un conte sombre (normal) qui trouve son décor à Cheesebridge, une petite ville huppée - mais imaginaire - de l’époque victorienne, distinguée par sa passion du luxe et les fromages les plus puants.
Sous ses rues pavées se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui rampent hors des égouts la nuit pour dérober ce que les habitants ont de plus cher : leurs enfants et leurs fromages.
C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru et que l'on ne cherche pas à contredire depuis toujours.

En réalité les Boxtrolls sont tout simplement une communauté souterraine d’attachantes petites créatures excentriques.
Ceux-ci ont d'ailleurs élevé depuis le berceau un petit humain orphelin Oeuf, le considérant comme l’un des leurs, lui aussi étant un de ces explorateur de décharge et collectionneur de détritus mécaniques.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes pour eux, jusqu'à ce qu'ils deviennent la cible du terrible dératiseur Archibald Trappenard qui voit dans sa disposition à éradiquer les trolls son ticket d’entrée pour devenir un notable reconnu au sein de la bonne société locale.

Les petits monstres n'ont alors pour unique choix que de se tourner vers celui qu'ils ont fait leur par amour, ainsi que d’une jeune fille qui n’a pas froid aux yeux, Winnie, afin de concilier leurs deux mondes...

Ce qui frappe d'entrée face à ce nouveau film Laïka, c'est que la firme à, outre un recyclage plus ou moins habile des thèmes déjà présent dans ParaNorman (la peur de l'autre et l'obscurantisme général), volontairement édulcoré son ton, puisque Les Boxtrolls apparait nettement moins noir, malsain et effrayant que ses deux précédents films.
Comme si ceux-ci avaient voulu offrir une œuvre plus mainstream, plus sage, plus abordable à nos petits bambins (mais pas qu'eux), histoire de véritablement boxer dans la même catégorie que les cadors de l'animation made in Hollywood.


Pas un problème en soit, puisque l'univers déployé et le sujet du film - ode à la tolérance et une charge contre le racisme et le nombrilisme de la société d'aujourd'hui -, restait sur le papier suffisamment riche et rare pour attiser l’intérêt de tous.

Non au final, le vrai soucis qui ressort de ce Boxtrolls, c'est le manque d'implication niveau scénario du duo Irena Brignull et Adam Pava, auteurs d'une intrigue fortement convenue, prévisible, voir même un poil ennuyeuse, au débat politique caricaturé qui ne pousse jamais à la réflexion et dont la morale très (trop) facile (deux communautés se détestent puis s'apprécie une fois le masque de l'ignorance levé), n'apporte rien de bien nouveau ou presque, à ce le cinéma d'animation contemporain nous avait déjà été offert auparavant.
Exit également le côté ultra-référencé et mature de son sujet, même si quelques aspects du film sont sombre et complexe, il s'adresse avant tout aux enfants et un peu moins aux adultes.

Si le méchant Snatcher, dégueulasse et dégénéré au possible, est judicieusement bien croqué et mis en avant, difficile d'en dire autant des petits Boxtrolls, fades, manichéens, aux rapports de force schématique et méchamment relégués au second plan, puisque le film s'intéresse bien plus aux méchants - et aux humains - qu'à eux.

Heureusement que le traitement de l'attachant Oeuf se montre bien plus poussé et convaincant, même si, in fine, cela pèse maigre dans la balance de la comparaison.


Côté animation en revanche, la touche Laïka est toujours savoureusement remarquable, entre personnages unique fait de pâtes à modeler et décors bricolés à l'extrême à coups de bouts de ficèles et de cartons, on vogue en terrain connu avec le même soucis du soin et du détail et la même prouesse technique qui a fait la renommée du studio.

On ne peut que s'incliner devant la fluidité et la magie du déploiement titanesque de cette animation image par image auquel se greffe magnifiquement quelques effets d'images de synthèse, magnifié par une 3D élégante.

D'une beauté visuelle impressionnante (un univers qui cite toujours autant Sellick et Burton) tout en étant dénué de la folie et de la rêverie qui faisait le charme de Coraline et ParaNorman, l'étrange mais drôle Les Boxtrolls est une légère deception malgré un premier acte bourré d'idées (très vite plombé par un second alignant les facilités), qui ne rend jamais vraiment justice au boulot d'orfèvre démentiel accomplit par son équipe technique.


On en ressort avec un méchant sentiment d'inachevé tout en ayant conscience d'en avoir prit plein les mirettes.

Il ne détrônera pas dans nos cœurs L'Etrange Pouvoir de Norman, mais on reste ouvert à la possibilité que pour leur quatrième essai - que l'on espère plus maitrisé et moins bâclé -, ceux-ci nous séduise aussi joliment.


Jonathan Chevrier


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