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[CRITIQUE] : Le Juge


Réalisateur : David Dobkin
Acteurs : Robert Donwey Jr, Robert Duvall, Billy Bob Thornton, Vera Farmiga, Vincent D'Onofrio,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h21min.

Synopsis :
Fils de magistrat, Hank Palmer, grand avocat, revient dans la petite ville de son enfance, où son père, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, est soupçonné de meurtre. Il décide alors de mener l'enquête pour découvrir la vérité et, chemin faisant, renoue avec sa famille avec laquelle il avait pris ses distances... 



Critique :

 Robert Downey Jr est le roi d'Hollywood, celui qui fait plier le box-office par la force de son talent et de son aura populaire.

Une vérité qui fait gentiment vibrer tout cinéphile un minimum avertit, tant la traversée du désert connu par le bonhomme entre le milieu des années 90 et le début des années 2000, nous avait presque fait croire - à tort heureusement - que nous l'avions définitivement perdu.
Mais Shane Black, et surtout Marvel, est passé par là, et aujourd'hui son statut est si imposant dans l'industrie du rêve US qu'il peut tout se permettre, tout s'offrir tel l'enfant terrible un brin diva qu'il a toujours été.

Premier film produit par Team Downey, la société créée par le bonhomme et sa femme Susan, Le Juge avait tout du caprice " oscars ", un family drama taillé sur mesure qui permettrait au Robert de prouver qu'il n'est plus seulement une machine à faire du fric, mais bel et bien un des meilleurs acteurs du cinéma ricain.


N'empêche que pour une commande supposément " caprice ", The Judge se permet de prendre plus d'un risque notable en convoquant à la barre de la réalisation un cinéaste habitué aux péloches potaches, David Dobkin (l'excellent Serial Noceurs, le moins bon Échange Standard), un casting de seconds couteaux luxueux (le génial Billy Bob Thornton, la sublime Vera Farmiga) mais surtout l'inestimable Robert Duvall pour tenir tête à RDJ, ou un alléchant choc des générations qui sur le papier, vaut à lui seul le déplacement en salles...

Le Juge ou l'histoire de Hank Palmer, grand avocat et fils de magistrat, qui revient dans la petite ville de son enfance au décès de sa mère.
Il y est fraichement accueillit par son père, qu'il n'a pas revu depuis longtemps.
Lorsque celui-ci est accusé d'avoir renversé et tuer un homme, Hank décide de rester pour lui apporter un aide dont il ne veut pourtant pas.

Il mènera pourtant l'enquête pour découvrir la vérité et, chemin faisant, il renouera avec une famille avec laquelle il avait pris ses distances avec le temps...

Avec son duel de Robert (jeu de mots facile), son ton savoureusement Eastwoodien (l'auteur du script est également à l'origine de celui de Gran Torino, ceci explique cela) et cette intrigue théâtrale ou un fils défend son père pour mieux régler ses comptes avec lui, The Judge cite directement l'âge d'or du cinéma Hollywoodien et les grands drames psychologiques à l'américaine, qui ont savoureusement habités les salles dans les 70's.


En bien, car même si ce suspens de prétoire est au demeurant classique, il a la bonne idée d'être principalement axé sur une réconciliation familiale entre un brillant avocat un brin véreux et son juge intègre de père, ou quand l'un cherche éternellement l'approbation du second, froid mais qui éprouve une affection certaine pour son fils.

Formidablement bien rythmé malgré ses presque 2h30 au compteur - et qui a le bon gout de ne pas se voir entaché par un happy-end forcé -, le nouveau film de Dobkin captive constamment l'intérêt de son spectateur même si plus d'un tic de la mise en scène du bonhomme, qui se veut stylisé, saura en irriter plus d'un (des cadres flashy et ronflants sans oublier les ralentis plombant ou encore le score de Thomas Newman, pompeux et assourdissant).

N'empêche que niveau direction d'acteurs, vu les talents engagés, Dobkin relève sacrément la barre et s'appuyer sur un quatuor de comédiens au meilleur de leur forme.
On n'avait jamais vu Billy Bob Thornton aussi inspiré sur grand écran depuis longtemps (la mini série Fargo l'ayant remis pour de bon sur les rails) tandis que la sublime Vera Farmiga offre une prestation d'exception dans la droite lignée de ce qu'elle nous donne déjà à voir sur le petit écran depuis deux saisons dans la précieuse Bates Motel.

Mais le haut du panier étant évidemment à mettre à l'actif de la prestation convaincante et méchamment crédible du duo Robert Downey Jr/Robert Duvall, dont la précision du jeu frise lourdement avec l'indécence.
Le premier, dans un quasi one man show, est immense en avocat tête à claques - prouvant que le costume d'avocat lui va aussi bien que celui d'Iron Man - tandis que le second, froid et taiseux, est tout simplement magistrale dans un rôle de patriarche finalement pas si éloigné de celui qu'il tenait dans le merveilleux La Nuit nous Appartient de James Gray.


Tendu, puissant et profondément humain, si le Family Drama est l'un des fer de lance de la télévision US ses dernières années (Ray Donovan, pour citer la relation père/fils complexe), Le Juge prouve qu'avec un minimum d'ambition et un pitch de départ intéressant, le septième art peut lui aussi prétendre à captiver joliment les spectateurs.

Dommage donc que la mise en scène de Dobkin annihile sa portée cinéphilie, avec un cinéaste plus chevronné et ayant pleinement conscience du potentiel qu'il avait au bout de sa caméra, on aurait pu passer d'un pur plaisir old school à un véritable classique en puissance.

Que Downey dorme tout de même sur ses deux oreilles, sa première production est une belle réussite tout de même, et lui permet de briller dans son meilleur rôle depuis bien longtemps...


Jonathan Chevrier

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