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[CRITIQUE] : Dracula Untold


Réalisateur : Gary Shore
Acteurs : Luke Evans, Dominic Cooper, Sarah Gadon, Charles Dance, Samantha Barks,,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : 100 000 000 $
Genre : Fantastique, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
L’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle. Vlad se rend au pic de la Dent Brisée où il rencontre un abject démon et conclut un accord faustien avec lui : il acquerra la force de 100 hommes, la rapidité d’une étoile filante et les pouvoirs nécessaires pour anéantir ses ennemis, en l’échange de quoi, il sera accablé d’une insatiable soif de sang humain. S’il parvient à y résister pendant trois jours, Vlad redeviendra lui-même, et sera à même de continuer à protéger et gouverner son peuple, mais s’il cède à la tentation, il entrera le monde des ténèbres pour le restant de ses jours, condamné à se nourrir de sang humain et à perdre et détruire tout ce et ceux qui lui sont chers.


Critique :

La question se pose bien-là, que reste t-il aujourd'hui du mythe Dracula sur grand écran, lui qui est, au bas mot, le personnage de littérature - et inspiré d'un personnage réelle, Vlad III l'Empaleur - le plus adapté du septième art.

Honnêtement pas grand chose, de son époque faste des 60's/70's au chef d’œuvre de Coppola au milieu des 90's, seuls les cinéphiles les plus endurcis - ou les vrais amoureux du bonhomme - gardent à l'esprit une image un tant soit peu saine de sa légende, tant il ne reste de lui dans le cinéma contemporain, qu'un statut méchamment souillé par une pléthore de péloches allant du Z pathétique (le Dracula du jadis grand Dario Argento) à la parodie pataude et peu drôle (le duo Mel Brooks/Leslie Nielsen sur le palot Dracula, Mort et Heureux de l'Être) en passant par la série B friqué qui fait tout aussi peine à voir dans le fond (Dracula 2001, avec un Gerry Butler pas encore adoubé star du cinéma d'action par Hollywood).

Un comble quand on sait que le genre vampirique ne s'était jamais aussi bien porté sur le petit et le grand écran que durant la dernière décennie.


Officiellement apparu un brin pimpant pour la dernière fois dans le foutraque mais généreux Van Helsing de Stephen Sommers - on ne notera pas le sympathique film animé axé sur sa personne et sa progéniture, Hotel Transylvanie -, l'une des icônes majeures du cinéma d'épouvante va donc avoir droit à son rafraichissement de printemps cette année, via Dracula Untold, premier long du jeune cornaqueur de pub Gary Shore, vendu comme l'histoire qui n'a jamais été raconté sur le Comte, rien que ça.

Sous ses allures de série B limitée/biopic inédit et super héroïque - la promo le vend presque comme le Dark Knight de Chris Nolan, version quinzième siècle -, force est d'admettre que de prime abord, cette version sur une naissance " jamais conté " aussi audacieuse (le mythe, retourné dans tous les sens, attendait un peu d'inventivité depuis bien longtemps) que casse-gueule (la richesse de l'histoire de Vlad, son équipe scénaristes/réalisateur inexpérimenté, le classement PG-13 et le titre un poil trop évocateur, pour ne citer que), nous effrayait pas mal, malgré un argument de poids qui pesait fièrement dans la balance : son casting finement choisit, entre les talentueux et sous-estimés Luke Evans et Dominic Cooper, la sublime étoile montante Sarah Gadon et le précieux Charles " Tywin Lannister " Dance.

Et pourtant, même si nos espérances à son sujet était dangereusement proche de zéro - ce qui nous empêchait d'être lourdement déçu à sa vision -, ce Dracula Untold étonne par sa qualité et son étonnante cohérence, incarnant ni plus ni moins qu'un divertissement solide et épique, motivé par l'unique prétention que de faire passer à son spectateur un moment hautement plaisant.

Quand on pense aux blockbusters plus ou moins décevant de la fournée estivale de 2014 (Transcendance, Transfomers : l'Age de l'Extinction, Lucy ou encore Hercule), difficile de ne pas avouer qu'un peu de modestie - il n'a couté " que " 100M$, n'incarne ni une suite, ni un reboot et encore moins un remake ni un prequel, et n'est pas porté par des stars capricieuses -, cela a parfois (vraiment) du bon...


L'histoire du film débute en 1462, ou la Transylvanie, vit une époque résolument calme sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena.
Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est.
Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle.

Vlad se rend au pic de la Dent Brisée où il rencontre un abject démon et conclut un accord faustien avec lui : il acquerra la force de 100 hommes, la rapidité d’une étoile filante et les pouvoirs nécessaires pour anéantir ses ennemis, en l’échange de quoi, il sera accablé d’une insatiable soif de sang humain.
S’il parvient à y résister pendant trois jours, Vlad redeviendra lui-même, et sera à même de continuer à protéger et gouverner son peuple, mais s’il cède à la tentation, il entrera le monde des ténèbres pour le restant de ses jours, condamné à se nourrir de sang humain et à perdre et détruire tout ce et ceux qui lui sont chers...

Offrir un retour aux sources du mythe via un angle nouveau et différent de ceux usés habituellement, en exposant la transformation de Vlad et les raisons de son choix, guerrier sombre (on ne l’appelait pas l'Empaleur pour rien en même temps) et tiraillé par la volonté de protéger aussi bien sa famille que son peuple face à la puissance de l'empire Ottoman, voilà un pari des plus audacieux donc, mais relevé haut la main avec une étonnante réussite par ce Dracula Untold, donnant du sens et une légitimité inattendue à la réapparition du maitre des ténèbres dans nos salles obscures, retour pour le coup loin de n'être qu'un vile outil commercial.

Blockbuster à la fois romantique, historique, fantastique et burné, le métrage oublie judicieusement l'aspect horrifique du mythe Dracula (que l'on retrouve uniquement dans les rencontres tendues entre le héros et le maitre vampire) pour offrir à son histoire un mélange mi-action mi-romanesque salvateur, mené tambour battant et sans réel temps mort.


Mieux, si beaucoup pourront lui reprocher de revisiter de manière un peu trop moderne l'histoire de Dracula - en le rendant notamment quasi-super héroïque -, la péloche à l'intelligence d'ancrer sa narration dans des bases historiques avérées et une réécriture crédible de la légende, s'appuyant constamment sur l'histoire réelle de Vlad Tepes.
Une mise en lumière de l'Empaleur plus que du vampire version Stoker en somme, qui si elle souffre de plusieurs incohérences et facilités dans son récit, ne peut qu'emballer le spectateur par son honnêteté et son efficacité.

Élégant, haletant et méchamment épique, mais pas dénué de quelques défauts assez dommageable (sa courte durée, à peine une heure et demie, qui ampute le développement des seconds-rôles et des intrigues secondaires; l’action qui prend parfois un peu trop le pas sur la narration qui, justement, n'est pas si Untold que ça), la bande emporte cependant clairement l’adhésion grâce à son visuel et ses décors foutrement bien foutu, ainsi que ses effets spéciaux soignés et remarquables.

La mise en scène inventive du pourtant novice Gary Shore séduit même par sa maitrise et son savoir-faire, le bonhomme alternant plans subjectifs, vues panoramiques et cadrages au ras du sol et dans les airs, avec une fluidité étonnante.

Quand à sa direction d'acteur, elle est frappé par la même qualité d’exécution, puisqu'elle rend admirablement justice à la composition d'un Luke Evans habité, charismatique, badass et sincèrement convaincant en Vlad, à l'aise aussi bien dans l'action virile que dans les scènes les plus intime.
A ses côtés, si l'on se délecte de la prestance inquiétante de Charles Dance, et qu'on déplore un poil la sous-utilisation de la sublime Sarah Gadon dans la peau de l'épouse du héros, on notera surtout la composition impliqué d'un Dominic Cooper parfait dans la peau de Mehmet II, un rôle de méchant (il était déjà le salaud du récent Need For Speed) qu'il semble tenir encore une fois, avec un certain plaisir non-dissimulé.


Généreux, humble, contemporain et old school à la fois, intense et dénué de toute théâtralité, Dracula Untold est de ces sympathiques pop corn movie à l'aventure haletante et épique qui assure le spectacle à défaut de porter en elle ce tout petit je ne sais quoi qui la rendrait définitivement génial et culte.

Dans l'état, c'est déjà plus que bien, vu que l'on n'en attendait pas grand chose, et clairement rien de très glorieux.
On ne peut donc qu’espérer que le tout - si succès il y a - se transforme en une franchise bien troussée, histoire qu'elle nous venge des piteux Twilight ou encore des mitigés Blade (excepté le puissant second opus de Guillermo Del Toro, bien entendu) et Underworld, et qu'elle redonne toute la légitimité que mérite les suceurs de sang sur grand écran.

Du bon sang neuf (jeu de mots à deux balles mais tant pis) sympathique et différent, qui rajeunit le plus immortel des super monstres, mais qui fait surtout définitivement plaisir à voir.


Jonathan Chevrier


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