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[CRITIQUE] : Tu Veux ou Tu Veux Pas


Réalisateur : Tonie Marshall
Acteurs : Sophie Marceau, Patrick Bruel, François Morel, Philippe Lellouche, Sylvie Vartan, André Wilms, Patrick Braoudé, Jean-Pierre Marielle,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h28min.

Synopsis :
Lambert, sex addict repenti, tente de se racheter une conduite en devenant… conseiller conjugal. Abstinent depuis plusieurs mois, la situation se complique lorsqu’il recrute une assistante, la séduisante Judith, dont la sexualité débridée va très vite mettre ses résolutions à rude épreuve…



Critique :

Comme un grand vin, la beauté de la précieuse Sophie Marceau semble de plus en plus se bonifier avec l'âge et les années qui passent.

Prendre de l'âge ça a généralement du bon, la preuve pour la sublime actrice française qui nous était apparu plus resplendissante et séduisante que jamais dans le sympathique mais bancal Une Rencontre de Liza Azuelos, sorti un petit peu plus tôt dans l'année et ou elle jouait l'objet de toutes les convoitises du génial François Cluzet.

Une affirmation indiscutable que ne remettra certainement pas en cause son nouveau long métrage en salles cette semaine, la comédie Tu Veux ou Tu Veux Pas de Tonie Marshall, ou face à Patrick Bruel - quelle retrouve quinze ans après la piteuse romcom Lost and Found/Une Fille qui a du Chien de Jeff Pollack avec David Spade -, elle apparait plus sensuelle et bouillonnante qu'à l'accoutumée.


Surfant sur la mode des comédies un poil cul et de l'addiction au sexe (surtout), déjà usé ces dernières années dans le dramatique et sombre - mais surtout sublime - Shame de Steve McQueen, mais également de manière plus légère dans Thanks For Sharing et Don Jon de Joseph Gordon-Levitt, la nouvelle réalisation de Tonie Marshall - absente des écrans depuis six ans et le palot Passe-Passe - vogue donc sur un terrain connu mais pas pour le moins risqué et culotté dans une comédie française qui justement, se risque rarement à traiter des sujets aussi piquant.

Tu Veux ou Tu Veux Pas donc, ou l'histoire de Lambert, sex addict officiellement repenti, qui tente de se racheter une conduite après des années de débauche, en devenant... conseiller conjugal !
Original mais pas si bête comme rédemption, le bonhomme formera cette fois-ci les couples plutôt que de les briser à coups de jambes en l'air.

Abstinent depuis plusieurs mois, la situation se compliquera très vite pour lui lorsqu'il recrutera comme assistante, la séduisante Judith, dont la sexualité volontairement (très) débridée va très vite mettre ses résolutions à rude épreuve...

Force est d'admettre que sur le papier, le parti pris de départ de la péloche est méchamment aguichant.
Une Marceau accro au sexe face à un Bruel qui veut à tout pris la garder dans son pantalon, faux couple qui s'affronte dans une confrontation aussi comique que sensuelle, on a connu bien moins bandant comme point de départ dans la comédie hexagonale cette année (et le mot et faible).


Le problème avec Tu Veux ou Tu Veux Pas c'est que justement, même si il s'avère plus ou moins efficace dans sa généralité, le film n'arrive jamais à se rendre plus intéressant que son parti pris.

Pire, il parait même parfois ennuyeux (un comble quand on sait que la durée de la péloche n'excède pas les une heure et demie) dans son manque de vrais rebondissements et d'intérêts, et sa volonté de jongler incessamment entre le mainstream et le politiquement incorrect - mais assez sage dans le fond -, sans ne jamais vraiment trouver sur quel pied le mieux danser.

Ici, Marshall poursuit de nouveau son exploration des relations amoureuses homme/femme via un rythme en dent de scie et qui, à l'instar de ces précédents longs, se cherche encore et toujours entre un cinéma volontairement populaire et des aspirations d'auteurs façon Woody Allen.
Une mécanique loin d'être neuve et qui trouve malheureusement son cadre - lui aussi loin d'être original - une fois de plus dans le lourdement bobo du Paris bourgeois, tout comme le récent Une Rencontre ou figurait déjà Marceau...

Dire donc que la Tonie se tire volontairement une balle dans le pied avec ces nombreuses maladresses, est un doux euphémisme.


Et c'est bien dommage car son scénario fourmille pourtant de bonnes idées (on est heureusement assez éloigné de la réflexion sur les relations cul basique et faussement intello façon Elle) dans son respect des codes et des passages obligés de la comédie romantique, est parcouru de dialogues comiques bien huilés et le ton de sa mise en scène joliment féminine - et point guimauve de supermarché, un plus indéniable aujourd'hui -, casse volontairement avec la routine que s'est imposé le genre dans l'hexagone ces dernières années (excepté l'excellent Situation Amoureuse : C'est Compliqué de Manu Payet).

Mieux, le casting convoqué par la cinéaste s'en donne à cœur joie pour casser un brin leur image public et rendre le tout le plus divertissant possible.

Patrick Bruel, même si il semble un poil moins à l'aise dans le sillage de l'humour corsé, y parait étonnement convaincant dans la peau de l'accro frappé par l'envie d'arrêter tandis que la sublime Sophie elle - dont on ne compte plus les nombreuses incursions dans le genre avec le temps -, incarne sans forcer l'attraction principal du métrage.

Dans la peau d'une séductrice affamée aussi culottée qu'indomptée, elle est d'un entrain formidable, tout en sensualité et en sourire, elle séduit aussi bien le cinéphile (qui ne l'a plus vu aussi bonne actrice depuis longtemps) que le spectateur qui rêverait incarner l'une de ses proies.
Et le plus fou dans tout ça, c'est qu'elle est également follement désopilante en imaginant nu toutes les personnes - voir même les animaux - qui peuvent passer devant elle...


Comédie romantique balisée tout autant que sympatoche et légère, Tu Veux ou Tu Veux Pas ne révolutionne pas le genre plutôt paresseux ces dernières années dans l'hexagone, mais incarne clairement une potentielle petite séance drôle et rafraichissant dans un mois d'octobre bourré jusqu'à la gueule de films à ne pas manquer.

Aux spectateurs et cinéphiles endurcis de savoir donc, si ils en veulent ou pas...


Jonathan Chevrier


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