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[CRITIQUE] : Triple Alliance


Réalisateur : Nick Cassavetes
Acteurs : Cameron Diaz, Leslie Mann, Kate Upton, Nikolaj Coster-Waldau, Don Johnson,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : 40 000 000 $
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min.

Synopsis :
Carly découvre que son nouveau petit ami Marc est un imposteur, lorsqu'elle rencontre accidentellement sa femme, Kate. Carly va se prendre d'affection pour elle, et leur improbable amitié va se renforcer encore un peu plus lorsqu'elles réalisent que Marc les trompe toutes les deux avec une autre femme, Amber.
Les trois femmes vont joindre leurs forces et mettre au point un impitoyable complot pour se venger.




Critique :

2014 ou la glorification du girl power dans les salles obscures mondiales.

Mes Meilleures Amies n'a pas simplement ressuscité le genre, il lui a littéralement donné un second souffle salvateur, au point que plus d'une production s'est engouffré dans son sillage triomphant pour offrir sa vision de la femme dominante contemporaine, qui n'a plus besoin de l'homme pour survivre dans la jungle de la société d'aujourd'hui.

Après les comédies subtiles et bien senties (Les Gazelles), les potaches (Sous les Jupes des Filles, Blackout Total), les péplums (300 : La Naissance d'un Empire), les biopics historiques (Lovelace, Grace de Monaco) ou encore les drames sociétaires (Deux Jours, Une Nuit) et les westerns (The Homesman) et en attendant les actionners SF (Lucy) te les drames puissants (Sils Maria, The Search), voilà que débarque dans les salles obscures un autre signe de la montée en puissance du sexe féminin dans la production actuelle, Triple Alliance, ou une comédie populaire qui démonte dans les grandes largeurs, l'homme dans toute sa splendeur.


Pondu par l'éclectique Nick Cassavetes - que l'on aurait jamais pensé derrière un tel film - et avec un trio vedette clairement calibré pour le genre, Cameron Diaz (la star internationale et bankable de l'humour), Kate Upton (le mannequin hot et atout charme indispensable) et Leslie Mann (la caution humoristique sauce Appatow), The Other Woman en v.o a la particularité toute fois, de démarrer sur un pitch hautement prometteur à défaut d'être original, soit une vendetta féminine commune hautement vaudevillesque et à forte tendance vacharde.

Carry Whitten est une avocate impitoyable, qui pense avoir enfin trouvé l'homme de ses rêves en la personne de Mark King, un beau-gosse loup de la finance qui semble tout droit sorti d'une pub pour un parfum célèbre.
La belle nage dans le bonheur jusqu'à ce qu'elle découvre que le lascar est finalement marié à Kate, une desperate housewife dans toute sa splendeur, et qui est flanquée d'un gigantesque chien.

Contre toute attente, les deux femmes vont très vite devenir amies, et, rejointes par une seconde maitresse, elles vont fomenter un plan machiavélique pour se venger de ce serial trompeur qui leur servait de mari/amant...

Qu'elle est loin tout de même, la délicieuse Cameron Diaz de Mary à Tout Prix, le coup de vieux prit à force d'accumuler les comédies rigolotes mais insignifiantes - Jackpot, Bad Teacher et Cie - se ressent encore plus à la vision de cette péloche ou elle apparait complétement éteinte.
Triple Alliance ou une comédie ricaine calibré au millimètre près qui ne profite jamais de son pitch accrocheur, et ce complet dans des gags plus ou moins éculés, un script ultra-light et un discours sexiste anti-mecs franchement gerbant.


Oui, Marc King aka Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lanister dans Game of Thrones !) est un enculé dans les grandes largeurs, un parfait gentleman en apparence qui s'avère très vite en réalité, le roi des minables, mais pourquoi l'abaisser au plus bas des clichés comme dans tous les vulgaires tests de tromperies de magazines féminins tel Cosmo ?

Époux adultère à abattre ne doit pas forcément rimer avec caractérisation forcée et légère.

Qu'on dynamite le mythe du prince charmant à coup de coup de pied dans les burnes et de vidage de compte en banque passe encore, mais que l'on offre comme alternative aux nanas déçues par l'amour - et elles-même clichés puisqu'elles sont des quadras follement sexy -, de nouveaux clichés absolus et consternants de l'homme (le beau-gosse cool, qui vit seul et qui est proche de la nature, ou encore le séducteur vieillissant et irrésistiblement amoureux de l'amour), c'est la petite bulle superflu qui fait déborder la coupe de champagne.

On aurait aimé une vengeance subtile et jubilatoire comme celle décrite dans l'excellent Le Diable s'habille en Prada, on est bien plus en face d'un amas de potacheries qui fait parfois mouche, mais qui semble souvent trop lisse et qui cherche à lorgner vers la puissance comique des frangins Farrelly ou encore de Judd Appatow, le rythme et l'inconséquence de la majorité de ses gags en moins.


Le rejeton Cassavetes n'est pas un pro de l'humour et cela se ressent très (trop) vite, celui-ci s'effaçant beaucoup trop tôt derrière ses trois actrices en total roue-libre - qui auraient mérités plus d'encadrement -, et une accumulation de poncifs pour mieux masquer ses faiblesses.

Pourtant, tout n'est pas à jeter dans The Other Woman, bien au contraire.

Outre ses nombreux défauts dommageable, on retiendra quelques gags référencés, son trio de comédienne énergique mais surtout la composition tout en délire infernal d'une Leslie Mann, dont le cabotinage/abatage sauve clairement la bande de l'ennui.

Elle en fait des tonnes en épouse cocufiée, son alliance avec les deux autres femmes est convaincante et attachante (leur complicité est vraiment visible et crédible), et elle apporte tout simplement le grin de folie délurée à un film qui en manque cruellement.


Et c'est tout ce qui caractérise dans le fond cette Triple Alliance, comédie estivale sympathique, partiellement efficace et à l’abatage de ces comédiennes convaincant et dynamique, mais réellement trop peu originale et manquant clairement de peps et de folie pour vraiment se démarquer du lot.

Pas nul donc, mais pas mémorable pour autant.


Jonathan Chevrier


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