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[CRITIQUE] : Captain America - Le Soldat de L'Hiver


Réalisateur : Anthony et Joe Russo
Acteurs : Chris Evans, Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson, Robert Redford, Anthony Mackie, Sebastian Stan, Cobie Smulders,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 170 000 000 $
Genre : Action, Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h16min.

Synopsis :Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d'intrigues qui met le monde en danger. S'associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l'étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l'aide d'un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat de l'Hiver.


Critique :

[ATTENTION : Nous vous prévenons à l'avance, cette critique contient bon nombre de spoilers sur l'intrigue du Soldat de l'Hiver, tant il est difficile pour tout critique de ne pas se laisser enivrer par la douce folie des révélations face à une péloche made in Marvel.
Donc tous ceux qui ne veulent pas tout découvrir de ce film, devront attendre sa sortie et sa vision pour mieux apprécier notre avis ]



Autant dire que Marvel aura salement su vendre son second opus des aventures de Steve Rogers aka Captain America, via une campagne promotionnelle exceptionnelle, ponctuée de bandes annonces à la fois sombres et efficaces.

Pas un mal tant de l'avis de beaucoup, le premier Captain America du nom signé par Joe Johnston, même si il paraissait moins manichéen que ses petits camarades de jeu, manquait cruellement de rythme et d'action, et paraissait plus long qu'autre chose malgré un côté rétro joliment divertissant, et une maline critique sur la vision propagandiste qu'incarnait le héros .

On avait d'ailleurs plus crédité cela à une volonté louable de coller au plus près du comic book et à un manque flagrant de liberté pour le cinéaste, plus qu'autre chose.


Mais Kevin Feige et sa bande ont l'air d'avoir toute fois bien retenus les leçons de leurs erreurs passées, et si Iron Man 3 et Thor : Le Monde des Ténèbres se sont très vite avérés incarner des suites bien plus réussites que les épisodes les précédents (à savoir Iron Man 2 et Thor), il était somme toute logique que Le Soldat de l'Hiver en fasse de même, tout en restant dans l'optique du divertissement familiale et fédérateur.

Piochant toujours autant dans le vivier de talents imposants du petit écran, la major confie donc le retour en pleine forme du Cap America en salles aux deux frangins Russo, Anthony et Joe, principalement connus pour avoir jobber sur les pétillantes séries comiques Happy Endings et Community, et avoir cornaqué le palot Toi, Moi et Dupree.

Un choix nettement plus osé que celui d'Alan Taylor sur Thor 2 - il est réalisateur sur la série Game of Thrones, on ne pouvait difficilement faire meilleur homme de la situation -, mais qui s'avère bien plus payant au final tant le film défie toutes nos (nombreuses) attentes pour accoucher d'une bande étonnante de richesse, plus sérieuse et surtout indispensable à mirer avant l'arrivée écrasante d'Avengers : Age of Ultron, dans nos salles en mai 2015.

Intelligemment rythmé par une intrigue et une machination centrale foutrement complexe et passionnante - le doute persistant sur l'intégrité du SHIELD -, un développement des personnages nécessaires (surtout en ce qui concerne Black Widow et Nick Fury), une introduction de nouveaux protagonistes charismatiques (majoritairement Le Soldat de l'Hiver et le Faucon) et une avalanche de révélations, la péloche tend constamment vers le cinéma d'espionnage (les complots et trahisons au cœur du SHIELD) et le thriller politique (le questionnement constant de Cap America sur l'ultra-sécurité du SHIELD et sa course à l'armement, notamment), sans ne jamais renier sa condition de film de super-héros au devoir spectaculaire.


Avec un méchant " supposément " central aux vues des bandes annonces, le Soldat de l'Hiver, mais qui s'avère en réalité le pantin articulé et musclé du Vrai grand vilain de l'histoire, Alexander Pierce, boss de l'organisation para-militaire et secret leader de l'HYDRA - le groupuscule nazis jadis mené par Red Skull -, The Winter Soldier s'apparente nettement plus à un Rise and Fall du SHIELD qu'à une vraie aventure du célèbre héros américain, et c'est cette volonté de totalement dérouté le spectateur quand à son contenu, qui fait toute la saveur de cette suite.

Ici, l'organisation est décrite comme pourrie de l'intérieur, corrompue, devant elle-même s'affronter avant d'être complétement démantelée, ou un parti pris hautement surprenant alors que la série Agents of SHIELDS continue sa route sur le petit écran et que Age of Ultron approche à grand pas.
Marvel brouille radicalement ses cartes, instaure un sentiment de chaos total (le SHIELD, organisme mondial sur-armé devant veiller à la protection et la sécurité de la planète, finalement géré par des nazis !!!), confirme que l'HYDRA sera indéfiniment le plus grand ennemi de Steve Rogers, et ne laisse donc présager que du bon pour la suite...

Mais ce qui marque réellement la rétine à la vision de The Winter Soldier, c'est le virage sombre et sérieux aussi bien scénaristique que visuelle entreprit par Marvel et les frangins Russo.
Jamais la violence n'est apparue aussi frontale et crédible auparavant - les civils morts sous la pluie d'explosions, ne sont jamais occultés hors champs -, l'action y est plus dure, vivante et lisible, et le ton se retrouve même moins humoristique que les autres films de la Phase 2.

Dommage cependant, que l'opus fonctionne un peu indépendamment des autres films Marvel - les événements de New-York sont à peine évoqués -, que son score soit mineure (Henry Jackman reprend fébrilement le flambeau du grand Alan Silvestri), que Hawkeye est totalement zappé de l'intrigue (là ou justement, tous les oubliés d'Avengers jusqu'à maintenant, se retrouve ici mis en avant) ou encore que la psychologie de Bucky/The Winter Soldier ne soit pas totalement approfondie - pourtant, le film porte tout de même son nom -, à croire que Feige se réserve le droit de pousser sa description un poil plus tard, vu que l'interprète du bonhomme, Sebastian Stan, aurait ni plus ni moins signé pour neuf films chez la maison Marvel...


Côté casting en revanche, Chris Evans est toujours aussi - voir plus - convainquant et impliqué dans la peau du héros charismatique à principes, souffrant de plus en plus à l'idée de faire face à son humanité et sa volonté de vouloir aller de l'avant (ses retrouvailles avec son vieil amour Peggy Carter, aujourd'hui très vieille et souffrant d’Alzheimer, sont bouleversante).

Moins benêt mais plus à l'aise avec son bouclier et sa destinée que dans le premier opus, il fait de nouveau ici face à un vrai danger réaliste et violent après la seconde guerre mondiale et le nazisme (déjà), et cette fois bien plus contemporain, à l'instar de Tony Stark face au terrorisme dans Iron Man 3, péloche aussi très marquée par le symptôme post 9/11.

Il force souvent l'empathie du spectateur et porte en grande partie l'aspect humain de la péloche.
Quand au reste du casting, on retrouve avec plaisir un Anthony Mackie excellent dans la peau de Sam Wilson/Le Faucon - membre d'une escouade expérimentant une combinaison permettant aux soldats de voler -, un Samuel L. Jackson plus engagé que jamais en Nick Fury, une Scarlett Johansson transparente et à peine utile en Black Widow - tout comme Sebastian Stan, sous-utilisé en Bucky/Soldat de l'Hiver -, mais surtout un Robert Redford qui semble s'amuser comme un petit fou en se frottant pour la première fois au blockbuster, dans le rôle d'Alexander Pierce.

Plus pertinent, rythmé et percutant, joliment référencé (la scène de l'ascenseur fait penser à Une Journée en Enfer, et l'aspect de conspiration/espionnage rappelle un peu, Metal Gear Solid) tendu de tout son long comme la ficelle d'un string, parcourut de scènes d'actions aussi épiques que spectaculaires, et porté par une vraie histoire construite et crédible de bout en bout, Captain America - Le Soldat de l'Hiver s'impose comme une pièce maitresse seconde phase du Marvelverse, tout en étant - en attendant Les Gardiens de la Galaxie -, son opus le plus badass et complet.


Ou un vrai bon film de super-héros ultra-fun, intelligent, mature et prenant comme on n'en voit que trop peu.

Le meilleur film de super-héros de la Phase 2 Marvelienne, voir même le meilleur film Marvel à ce jour, tout simplement.

Vivement Captain America 3, qui sera par ailleurs, toujours réalisé par les frères Russo...



Jonathan Chevrier


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