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[CHRONIQUE] : Hommage au regretté Paul Walker


Le sympathique Paul Walker est décédé tragiquement ce weekend, du coup la Fucking Team a décidé de lui rendre hommage, à sa manière, dans une chronique spéciale, une lettre ouverte qui pourrait très bien revenir à chaque fois qu'une disparition dans l'univers du septième art nous marque salement.

Espérons juste que l'on est le moins possible à s'étendre sur le sujet...



" Cher et regretté Paul Walker,

Force est d'admettre que plus de quarante-huit heures après l'annonce de ton décès, la plaie de ta disparition sur mon âme de cinéphile/cinéphage n'a pas encore cicatrisée, un peu comme celles causées par les départs brutaux d'Heath Ledger, Tony Scott et Patrick Swayze, il y a de cela quelques années. 


Alors que les hommages pleuvent sur ta personne, j'ai décidé d'apporter moi aussi, ma pierre à cette édifice, non seulement parce que tu es l'un des acteurs les plus sympathiques ayant foulés la terre tumultueuse d'Hollywood ces dernières années, mais avant tout et surtout parce que tu es l'un des talents les plus mésestimés du business, à l'instar d'un John Cusack, d'un Kurt Russell ou même d'un Edward Norton.

De mémoire de spectateur assez jeune même si il lui a été obligé de franchir la barre fatidique du quart de siècle il y a peu, tu m'accompagnes depuis un sacré bout de temps, quinze piges plus exactement et ta prestation on ne peut plus sympathique dans le Pleasantville de Gary Ross, ou je te jalousait de faire chavirer la jolie Reese Witherspoon - qui fut pendant un temps, un de mes plus francs coups de cœurs.


Ensuite, ce ne fut que du plaisir coupable de te recroiser au sien de teen movies plus ou moins bien inspirés, mais dans la totalité franchement regardable compte tenu du grand n'importe quoi qu'incarnaient les productions de ce mouvement de mode à la fin des nineties. 

En quelques scènes, tu volais aisément la vedette aux pourtant très habitués et côtés du genre, Joshua Jackson - dans The Skulls -, et Freddie Prinze Jr - dans Elle est Trop Bien -, tout en te payant la vedette dans un road movie joliment calqué sur le Duel de Spielberg, et tendu comme la ficelle d'un string d'une bomba latina paradant sur les plages de Copacabana (Une Virée en Enfer).

Une star était née, et Universal ne tardera pas à te mettre le grappin dessus pour te proposer le rôle-titre de leur gros hit de la rentrée 2001, Fast and Furious, cornaqué par ton poto Rob Cohen - déjà réal sur The Skulls -, et qui doit légitimement te propulser en haut du firmament des stars bankables au box-office. 

Sauf qu'à tes côtés, on te met un adversaire de poids, Vin Diesel, charismatique et bad ass à souhait, tout fraîchement auréolé du succès surprise du désormais culte Pitch Black

Si sur le papier tu pouvais clairement tenir la cadence, sur le ring il en sera autrement, le bonhomme bouffe l'écran en te volant littéralement la vedette, et même si ta présence est hautement saluée, c'est bel et bien le colosse sans un cheveux sur le cailloux qui verra sa carrière décollée en premier.


Mais tu n'es pas rancunier et tu décideras de reprendre le rôle de Brian O'Conner - un nom de tueur en série comme disait le Vin dans le premier opus -, dans un second épisode signé par John Singleton, deux ans plus tard. 

Un blockbuster signé par le papa de Boyz in The Hood et avec un rôle-titre face au sidekick comique Tyrese Gibson, ça ne se refuse pas, et ce même si le public te boude en partie, regrettant le changement de direction de la franchise sans la Toretto family. 
Une suite qui collera définitivement ton nom sur une franchise qui justement, après t'avoir fait manquer le wagon de la gloire, te fera finalement renaître de tes cendres à la fin des années 2000.

Oui, car tel un phœnix, tu as dut t'éteindre avant de renaître - comble quand on sait que tu as failli incarner la Torche Humaine dans le pas très glorieux Quatre Fantastiques de la Fox aux côtés de la belle Jessica Alba -, dans une industrie qui détruit aussi vite les talents qu'elle s'est efforcé à mettre en avant. 
Si Prisonnier du Temps (de Richard Donner), Bleu D'Enfer (de John Stockwell) et le précieux et burné La Peur au Ventre (de Wayne Kramer) ont été de belles séries B décomplexés comme on les aime par chez nous, elles ont surtout incarnés des flops remarqués au box-office, et Dieu sait que des prods qui n'amassent pas assez de billets vert sont des taches indélébiles sur un cv. 

Condamnés à errer dans un cinéma d'action qui t'as lui-même permis d'exploser, dans l'inconscient collectif du septième art, tu n'incarneras dès lors que le bonhomme d'un film (Fast and Furious), là ou de mon avis, ton talent tout en justesse et en retenue pouvait faire de toi un des membres discrets mais percutant du cinéma racé et intelligent made in USA. 


Peu importe donc, si tes excellentes compositions dans les sublimes Mémoires de Nos Pères (chez tonton Clint Eastwood) et Antartica - Prisoniers du Froid (de Frank Marshall) figurent parmi les plus intéressantes de ta filmo, tu n'es pas assez vendeur donc les majors ne portent plus de regard sur toi.

Tant pis tu me diras, tu t'efforceras pendant un temps de faire ce que tu aimes dans des DTV's de luxe (Kill Bobby Z, The Lazarus Project), tout en conciliant ton métier d'acteur avec ta passion pour la biologie marine (Jacques-Yves Coustaud est ton idole) et ton implication pour les plus démunis de ce monde. 
Mais même dans le plus cruel des mondes, la roue tourne et après un troisième opus hautement critiquable, la saga Fast and Furious repartira de plus belle grâce à ta présence et celle désormais de l'un des tes amis les plus proches, le Vin, qui lui aussi, à cause de quelques choix malheureux, se devait de miser sur le bon cheval pour revenir sur le devant de la scène. 

La suite on l'a connait tous, Fast and Furious 4 à remporter un joli succès d'estime, tandis que les opus 5 et 6 ont littéralement fracassés la baraque, te permettant de redorer ton blason et de financer sur ta seule présence, des projets plus intimes (les inédits Hours et Vehicle 19).


Mais dans la nuit de samedi et dimanche, le destin te rattrapa avec une furieuse ironie, et tu décédas à la suite d'un accident de voiture dans lequel tu n'étais que le passager à la place du mort, toi le héros d'une franchise ciné motorisée, mais également passionné de voitures et coureur régulier de la Redline Time Attack. 

Depuis, beaucoup, comme moi, sont inconsolables, des millions même si on se réfère à tous les témoignages te concernant, pullulant depuis sur les divers réseaux sociaux. 
Comme maigre consolation, nous auront toujours la possibilité de te revoir une dernière fois dans Hours, le remake non-désiré (mais tout de suite plus acceptable) de Banlieue 13, Brick Mansion, mais surtout dans le septième opus de Fast and Furious, toujours en tournage et dont on se demande encore comment il va pouvoir négocier son avenir sans ta présence. 

Sauf que tout ceci parait peu comparé à la sympathie et à l'amour que l'on te porte depuis plus de quinze ans.


Emporté beaucoup trop tôt, trop longtemps black-listé à Hollywood alors que tu méritais largement mieux que l'indifférence d'un système à qui tu as permis de rapporté plusieurs millions de dollars, saches Paulo que tu restera sans l'ombre d'un doute, pour tous les fans de cinéma et surtout moi, l'un des plus plaisants héros des années 2000. 

Vaya con Dios amigo, tu resteras à jamais dans nos cœurs, et tes films dans nos mémoires. 

Ici au sein de la Fucking Team, nous ne t'oublierons pas, car un héros, un vrai, ça ne meurt jamais. "



Jonathan Chevrier


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