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[CRITIQUE] : Upside Down


Réalisateur : Juan Solanas
Acteurs : Jim Sturgess, Kirsten Dunst, Timothy Spall, James Kidnie, Holly O'Brien, Nicholas Rose,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : 60 M$
Genre : Romance, Science-Fiction, Thriller.
Nationalité : Canadien et Français.
Durée : 1h45min.

Synopsis : Dans un univers extraordinaire vit un jeune homme ordinaire, Adam, qui tente de joindre les deux bouts dans un monde détruit par la guerre. Tout en luttant pour avancer dans la vie, il est hanté par le souvenir d’une belle jeune fille venant d’un monde d’abondance : Eden. Dans cet univers, son monde se trouve juste au-dessus de celui d’Adam - si près que lorsqu’il regarde vers le ciel, il peut voir ses villes étincelantes et ses champs fleuris. Mais cette proximité est trompeuse : l’entrée dans son monde est strictement interdite et la gravité de la planète d’Eden rend toute tentative extrêmement périlleuse.


Critique :

Voilà plus d'un an maintenant qu'Upside Down drague salement les cinéphiles du monde entier sur la toile, avec un seul et même trailer pour étayer son pitch accrocheur, et une date de sortie toujours constamment repoussée et ce sans réelle raison apparente, vu que sa post-production serait déjà terminée depuis des lustres.

Un marketing promotionnel qui ferait donc passer celui de tout film lambda indépendant comme affreusement agressif, un comble pour une prod estampillée Orange Studio (aka feu Studio 37), qui avait pourtant savamment su teasé l’intérêt esthétique novateur de son sympathique mais inconsistant The Prodigies.
Ambitieux et imaginatif, le premier film de l'argentin Juan Solanas l'est clairement tout autant que celui du français Antoine Charreyron, voir limite même un petit peu plus, pitch accrocheur et casting séduisant oblige (Kirsten !!!).

Prenant comme point de départ, et ce au pied de la lettre, la fameuse expression " amant maudit que tout sépare ", Upside Down suit donc la romance quasi-impossible (quasi oui, on est à Hollywood donc il faut se mettre en tête que tout est possible, même le pire) entre Adam et Eden, flanqué de noms à fortes connotations bibliques, histoire de rendre leur alliance plus forte, et qui vivent chacun sur deux planètes voisines aux gravités inversées, soit elle en haut et lui en bas.


Du coup oui, tu peux difficilement faire plus séparés entre les deux, vu qu'aucun ne peut traverser la frontière qui les sépare, sans risquer de brutalement retomber sur sa propre planète des causes de la gravité.

Ambitieux et accrocheur donc vous dis-je, seulement voilà, si sur le papier ça fait foutrement saliver ce complexe amour/fantastique, sur grand écran par contre c'est franchement une autre paire de manche vu que toute l'équipe technique - au final pas réellement consciente de la bombe aux multiples possibilités qu'ils avaient entre les mains -, s'est foutu en pilote automatique et la main dans le caleçon, en attendant qu'un miracle se passe sous leur manque incroyable d'implication commune.

Le seul a avoir vraiment donné l'impression de bosser, c'est le producteur designer Alex McDowell, qui a créer un univers sincèrement magnifique et intriguant, certes foutu en l'air par une photographie terne de Pierre Gill, mais qui aurait clairement mérité une mythologie bien plus poussée pour encore plus s'épanouir.
Car oui, si esthétiquement la péloche en fout plein les mirettes et est difficilement attaquable, pour le reste que ce soit dans le fond comme dans la forme, la bande est un plantage complet.

Scénaristiquement plat et sans aucune surprise (ça use des pires trucs possibles pour cacher les lacunes du script, que ce soit les raccourcis narratifs à la moindre difficulté, les dialogues explicatifs à outrance, tout comme les montages maladroits pour étayer la romance naissante, avec le score assourdissant en prime) , plombé par un sous-contexte social littéralement à chier, déjà vu mille fois et que même un môme de dix piges aurait pu pondre (les sociétés pas égalitaires c'est pas cool, les ouvriers bossent en bas comme des chiens pour que les riches du haut se prélassent encore plus dans la luxure...), vous l'aurez compris, Upside Down n'est in fine qu'une bande romantique banale, pas plus finaude et novatrice que celle qu'Hollywood aime produire à la pelle, avec déjà Kirsten Dunst et Jim Sturgess dedans d'ailleurs, qui font ici comme ils peuvent pour feindre une alchimie entre un duo de protagonistes dont l'attirance manque plus de naturel qu'autre chose.


Dommage donc, le film incarne une belle occasion manquée, la faute étant certainement a amputée à un cinéaste novice à qui l'ont a peut-être laisser trop de mou (scénario plus réalisation), sa patte artistique étant aussi visuellement imposante que celle de Karim Benzema sur l'attaque de l'équipe de France de Football en 2013.

Plus maitrisé et solide, Upside Down aurait pu tout simplement être la petite bombe romantico-fantastique des années 2000, rien que ça.
Dans l'état il ressemble plus à une publicité pour un parfum de luxe, étirée sur la longueur à coups d'effets spéciaux parfois magnifique, mais souvent lamentable et manquant cruellement d'émotion.

A défaut de tenir toutes ses promesses d'originalités et d'efficacités, le métrage reste un divertissement banale et regardable un samedi soir de galère, confortablement installé dans son canapé, pizza à la main.

Et en plus il y a la sublime Kirsten dedans, bref tout pour que vous mesdames, vous arriviez à contenter sans grosse difficulté la gente masculine, sans pour autant forcément avoir à crier au film romantique référence...


Jonathan Chevrier


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